Dans le diocèse de Rome, une messe œcuménique « catho-luthérienne »

Le « changement dans l’Église » doit partir de la base selon la doxa de Jorge Maria Bergoglio ! Toute nouvelle pratique doit être expérimentée par une parcelle du « Peuple de Dieu » afin d’être ensuite accueillie, officialisée et imposée à toute l’Église universelle.

Avec les Communautés chrétiennes de base, le pape François a trouvé des alliés inter-religieux, à la base, pour faire avancer sa révolution ecclésiale, doctrinale, morale. Ce sont des pionnières en la matière ! Ces Communautés de base, nonobstant leurs positions ultra-progressistes, pro-divorce, pro-euthanasie, etc., sont dîtes « catholiques », elles continuent à être dirigées par des prêtres de l’Église catholique et n’ont jamais été « suspendues » ou « mises sous tutelle » à la différence des Franciscains de l’Immaculé…

Avec l’arrivée de Jorge Bergoglio sur le trône pétrinien, elles ont trouvé le pape à leur mesure et le pape des communautés selon son idéologie.

Une des plus fameuses d’entre elles se trouve à Rome : c’est la Communauté chrétienne de base de Saint-Paul-hors-les-Murs, née dans les premières années qui suivirent le Concile Vatican II et dans son esprit œcuménique et inter-religieux. Elle fut fondée par Giovanni Battista Franzoni, abbé de l’abbaye bénédictine du même nom, marxiste et progressiste, qui abandonna, par la suite, monastère et sacerdoce pour se marier tout en continuant jusqu’à sa mort récente à s‘occuper de sa « fille », bien que il ait été suspendu a divinis et réduit à l’état laïc.

Animées par l’esprit œcuménique, il va sans dire que ces communautés ont fêté avec pompe et clameur, en communion avec les Églises réformées, le 500e anniversaire de la Réforme luthérienne dans le but d’atteindre « l’unité dans la pluralité et la diversité » « entre catholiques et luthériens ». Pour clore cette année luthérienne, et à la veille de la commémoration de la publication des 95 thèses de Luther le 31 octobre 1517, elles ont publié, en citant largement des extraits de discours pro-luthériens du pape François, un document louangeur envers le moine apostat et insistant sur la nécessité urgente de l’hospitalité eucharistique à l’intérieur des Églises catholique et protestante :

« C’est une commune volonté, est-il écrit. Nous nous demandons alors pourquoi on ne peut pas célébrer tout de suite l’Eucharistie, la Cène du Seigneur. Quel obstacle s’y oppose ? Au moins que la célébration commune se réalise entre catholiques et luthériens, menant ainsi à bonne fin, en conclusion de cette année luthérienne, le parcours commun déjà marqué par les documents et la rencontre de Lund. […] Ce serait un message fort, […] cela romprait un tabou… »

Du document, les membres de la Communautés de base de Saint-Paul sont passés à l’action ! Après avoir pris part dimanche 29 octobre dans l’église luthérienne de rue Sicile à Rome au Culte œcuménique de la Fête de la Réforme, à partir de demain, dimanche 5 novembre, une délégation de cette Communauté dépendante du diocèse de Rome, donc du pape lui-même, participera pleinement, dans cette même église, à la Cène protestante.

«Nous savons bien, écrivaient le 29 octobre dernier les membres de la Communauté de base de Saint-Paul dans une lettre adressée aux Luthériens, que pendant des siècles, dans la sphère catholique, le Grand Réformateur à été presque diabolisé… […] Grâce à Dieu, il y a 50 ans, le concile Vatican II a engagé, dans ce domaine, un grand changement, en ouvrant la voie à une auto-critique et au dialogue. Dans ce chemin deux étapes ont été vraiment historiques : le consensus sur des points centraux de la doctrine de la justification, signée le 31 octobre 1999 à Augsbourg par l’Église catholique et par la Fédération luthérienne mondiale ; et, ensuite, il y a un an, la participation du pape, à Lund, à la Commémoration commune luthéro-catholique de la Réforme, avec la prière dans laquelle François remerciait le Seigneur pour les dons qu’elle avait apportés à l’Église. Après tous ces pas, un temps impensables, nous faisons nôtre cette interrogation qui provient de différentes sphères catholiques : pourquoi ne participerions-nous pas à la Sainte Cène célébrée par nos frères luthériens ? C’est pourquoi, à notre modeste place, nous viendrons ici dans votre église et, heureux de votre hospitalité, nous participerons pleinement à votre célébration pour, avec vous, manger le pain et boire le vin préparés à la table du Seigneur. Nous assumons avec sérénité cette décision responsable, convaincus qu’elle s’insère dans un chemin irréversible qui portera finalement nos Églises à rejoindre la pleine pacification théologique et à travailler unies ensemble, en s’enrichissant mutuellement de nos propres diversités, « afin que le monde croit« . »

Il est entendu que ce seront ensuite les Luthériens qui participeront à la célébration eucharistique de la Communauté de base de Saint-Paul et viendront y communier.

Ainsi, à deux pas de Saint-Pierre et du pape, aura lieu, lancée par la base, l’expérimentation de la « messe œcuménique » ou « inter-communion », suite logique, comme la lettre ci-dessus le rappelle, des « changements » révolutionnaires engagés par Vatican II et par les papes conciliaires dont François est le digne héritier. Expérimentation qui pourrait devenir, par la volonté du pape François à qui ce genre d’initiatives ne déplaît pas, la norme future de l’Église conciliaire…

Nullam partem !

Francesca de Villasmundo

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