Le pape renonce-t-il à la défense de la vie ?

Chaque semaine nous nous demandons ce que le pape François fera contre la doctrine de l’Église, elle-même issue des Dix Commandements de Dieu, de la Bible et du magistère. La nouvelle concerne une question qui nous tient particulièrement à cœur : celle de la défense de la vie elle-même. Elle nous vient du site allemand http://www.katholisches.info/2016/11/18/.

L’Académie Pontificale pour la Vie a été fondée par le pape Jean-Paul II en 1994 à la demande du Pr Jérôme Lejeune. Mais en 2012, elle a connu des turbulences incroyables dont elle ne s’est pas remise. En février de cette année-là, un congrès sur la PMA avait largement donné la parole à des intervenants favorables à cette méthode artificielle d’aide à la procréation dans le cadre de la stérilité. Il s’en est suivi une série de démissions de personnages bénéficiant d’une haute honorabilité. Devant ce désastre, en mai de la même année, la fondation Lejeune tenta de redonner le sens initial de l’Académie  Pontificale mise à mal ; dans ce cadre, elle organisa un congrès sur les cellules souches. Mais là aussi le Vatican fit appel à des partisans de l’expérimentation sur les embryons et les cellules souches embryonnaires ; or ce type de recherches est récusé par l’Église dans diverses encycliques ou textes ;  et en outre se voit progressivement abandonné par le domaine scientifique car inutile voire dangereux pour l’homme. Nouveau désastre ! Le responsable est probablement Mgr Ignacio Carrasco de Paula, président à l’époque de cette académie. Le congrès est annulé « pour des raisons financières ». L’Académie pontificale ne fait alors plus parler d’elle.

Le pape actuel vient de faire une « opération Attila » qui en dit long. Il destitue tous les membres de l’Académie pour la Vie ; il décide d’en réécrire les statuts. Le serment de fidélité à la Vie rédigé par le Pr Lejeune est évacué purement et simplement. Désormais les membres nommés seront de toutes confessions, « sans aucune discrimination religieuse ». La notion de respect de la vie « de la conception à la mort (naturelle) » est évacuée. Elle est remplacée par l’écologie et « le respect entre les sexes ».

Il semble que le « déclic » ait été une étude du professeur allemand Josef Seifert qui par sa personnalité domine toujours l’Académie. Or il a commis un crime de lèse-majesté : avoir osé s’adresser au pape pour le « supplier avec le feu de l’amour pour Dieu et pour les âmes immortelles, de clarifier certains passages de Amore Laetitia et de corriger les autres ».  De fait cette « exhortation » papale est tout sauf claire. Elle est tellement ambigüe qu’au lieu d’éclairer les chrétiens, elle les envoie se perdre dans un magma boueux dans lequel chacun y trouvera ce qui l’arrange ; comme l’ont laissé entendre 45 théologiens puis ensuite quatre cardinaux. Notamment n’est pas fait de distinction entre les couples unis par le sacrement du mariage et ceux qui n’en n’ont rien à faire. Le pape n’a pas répondu.

Se pose alors une simple question. Le pape est-il en train de faire basculer l’Église dans ce que ses prédécesseurs appelaient « la culture de mort » ? Après la légitimation de l’homosexualité, celle de l’avortement ?  

Jean-Pierre Dickès

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