L’enfant Alfie Evans débranché : le juge justifie sa sentence de mort en citant le pape François

On le savait déjà. On l’avait constaté depuis longtemps. Le pape François a la curieuse habitude de parler à tort et à travers, de dire sans prudence ni modération sa pensée personnelle théologique, pastorale et politique, dans un langage et une mentalité corrects bien en phase avec notre post-modernité nihiliste !

Coups de « com » bien souvent destinés à faire passer des messages innovants et révolutionnaires, ses multiples paroles ambiguës ont fini malheureusement par avoir, dans note société contemporaine hédoniste, des répercussions mortelles sur la vie d’un petit garçon britannique. Comme pour l’enfant Charlie Gard débranché sur décision de justice malgré l’opposition des parents, un hôpital britannique, le Alder Hey Hospital de Liverpool, et un juge de la Haute-Cour du Royaume-Uni, Anthony Hayden, ont décrété que la vie de l’enfant Alfie Evans, atteint d’une maladie dégénérative ou d’un trouble du métabolisme, ne valait plus la peine d’être vécue… au nom de la dignité : Alfie Evans a décrété Hayden « a besoin de paix, de calme et d’intimité afin de conclure sa vie comme il l’a vécue, avec dignité ». Que voilà un beau langage typiquement orwellien pour cacher une véritable pratique eugénique !

La différence avec le petit Charlie est que cette fois-ci le juge, pour faire passer, auprès d’une opinion publique pas si dupe que cela, cette condamnation à mort comme bonne et louable, dictée par un amour altruiste et une compassion fraternelle, s’est appuyé sur le pape François !

Anthony Hayden, qui donc le 20 février dernier a décidé que le ventilateur qui tient en vie Alfie Evans doit être débranché, a justifié sa sentence en citant un passage d’une lettre du pape François envoyée à Mgr Vincenzo Paglia lors d’un colloque sur la fin de vie tenu au Vatican en novembre dernier. Dans l’extrait en question, le pape argentin faisait allusion

« à la toujours plus insidieuse tentation d’insister avec des traitements qui produisent des puissants effets sur le corps mais parfois ne bénéficient pas au bien intégral de la personne » et définissait comme « moralement licite de renoncer à l’application de moyens thérapeutiques, ou les suspendre, quand leur emploi ne correspond pas à ce critère éthique et humaniste… définit ‘proportionnalité des soins’ ».

Coup bas envers les parents catholiques de Alfie Evans, qui refusent cette sentence. En substance le juge leur dit que même leur pape est d’accord avec lui ! Et il faut bien admettre que ce passage de la lettre du pape François est bien ambigu et donne lieu à des multiples interprétations qui contredisent la doctrine de l’Église. D’ailleurs il avait déjà été instrumentalisé lors du vote sur la loi sur la fin de vie, -autre mot orwellien pour dire euthanasie-, passée en Italie en décembre dernier.

Ce qui rend le fait encore plus grave est le silence assourdissant qui vient des Palais Apostoliques. Pas un mot, pas une parole, venant du pape François pour dénoncer ce recours à ses paroles afin d’avaliser une mise à mort. On a connu pourtant El papa latino-américain plus bavard et loquace, à temps et à contre-temps, pour condamner fermement la peine de mort appliquée à quelques grands criminels dans certains pays !

Mais Alfie Evans n’est qu’un enfant innocent…

Francesca de Villasmundo

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