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Il y a quarante ans Mgr Marcel Lefebvre effectuait son premier voyage à Santiago du Chili et en Argentine. Il arriva au Chili le 17 Juillet 1977 et à Buenos Aires le 20. Certains fidèles qui étaient présents lors de ces différents périples continuent aujourd’hui à travailler dans nos rangs et nous ont permis de retracer la route qu’a suivi l’évêque lors de son voyage.
Monseigneur à Santiago du Chili
Dimanche 17 Juillet, 1977, Mgr Lefebvre est arrivé à l’aéroport de Santiago du Chili accompagné seulement du Père Jean-Michel Faure. A l’aéroport, un grand nombre de personnes ont assisté à son arrivée en brandissant des bannières. En débarquant Mgr pouvait entendre le cri des fidèles qui sont étaient venus le rencontrer : Lefebvre, oui! Le communisme, non !
« Pour comprendre ce qui est arrivé au Chili, il convient de noter que la hiérarchie de l’Eglise, autrefois vénérable, était constitué généralement d’évêques progressistes sur le plan religieux et socialistes en politique. Ils avaient collaboré très efficacement avec les démocrates-chrétiens des années soixante 60 au gouvernement qui a cédé la place au triomphe du marxisme; même, ils soutinrent même avec plus d’ enthousiasme, le régime marxiste de Salvador Allende, qui a gouverné entre 1970 et 1973 ». (1)
Mgr fut reçu par M. Alex Guina, ancien officier de l’armée et ami personnel des parents du R.P. Faure, qui avait œuvré pour trouver un soutien à l’installation de Mgr Lefebvre à Santiago du Chili. Il s’occupa aussi de la réception et ils s’installèrent à l’hôtel Carrera.
« Dans l’après-midi de ce dimanche Mgr a célébré la messe, à laquelle je ne pouvais assister parce que je n’étais pas à Santiago. Quoiqu’il en soit, il y avait un grand nombre de fidèles : pas moins de deux cents ».
Lundi 18 au matin, Mgr a reçu des fidèles à l’hôtel.
« J’ai eu l’honneur d’être reçu par Son Excellence à l’hôtel Carrera, ainsi que quelques autres fidèles. Dans l’après-midi de ce jour-là, Monseigneur n’avait pas d’activités officielles, pour ainsi dire. Il a donc pu visiter Santiago et a trouvé les portes de la cathédrale totalement fermées. La presse s’est chargé de mettre en évidence ce fait qui n’était pas habituel. Il a dû sentir le mécontentement de savoir que le cardinal Silva Henríquez l’avait appelé « Judas » Mais Son Excellence n’était pas une personne qui se laissait intimider. Sa réponse fut digne: on pouvait juste dire ce qui venait d’arriver « est apparu comme le geste d’un ami fidèle du président marxiste du Chili » [Salvador Allende] »
. Mardi 19 au matin, Monseigneur a donné une conférence de presse très prisée des médias. Dans l’après-midi, une autre conférence eut lieu pour les fidèles.
« Dans l’après-midi a eu lieu la Conférence pour les fidèles. Le nombre de participants était considérable. Je ne peux pas donner de chiffres, mais il devait y avoir environ cinq cents personnes qui ont reçu Mgr en chantant l’hymne national du Chili, précisément à cause de l’actualité politique indiquée ci-dessus. D’importantes personnalités, du monde intellectuel et universitaire, y ont assisté comme de nombreux simples fidèles. Parmi les premiers je me rappelle avec un plaisir particulier de don Alberto Falcionelli, fidèle parmi les fidèles, son épouse et sa fille Clarita. Quatre prêtres sont venus le saluer, y compris le père Miguel Poradowski, ressortissant polonais, et grand ami de la Fraternité à laquelle il légua ensuite sa bibliothèque « .
Monseigneur à Buenos Aires, Argentine
Le lendemain, Mgr est parti pour Buenos Aires. Un article dans le journal Clarin, en date du 21 Juillet 1977, un jour après l’arrivée de Mgr Lefebvre à Buenos Aires, titrait « la visite de Mgr Lefebvre a eu peu d’ impact ». Cet article raconte que Monseigneur, à son arrivée à l’ aéroport d’ Ezeiza, fut accueilli par un groupe d’un peu plus de cinquante supporters qui l’ont applaudi avec enthousiasme. Un autre article, plus objectif, le journal La Nacion, de la même date, rapporta qu’ils étaient environ deux cents qui scandaient « Viva Cristo Rey !« .
Arrivé à Buenos Aires à 18 H 00, il fut conduit dans les locaux de la société EACA (Empresa Argentina de Cemento Armado) de M. Roberto Gorostiaga, situé à Tabaré 2424, Villa Soldati.
« C’est là que la messe ne put avoir malheureusement lieu, parce que la police l’a empêché. Ce dont je me souviens c’est qu’il avait beaucoup de monde, je ne peux dire combien, mais je pense qu’il y avait facilement plusieurs centaines de personnes. Le soir venu, nous étions dans la rue, la police a bloqué l’accès à l’endroit où la messe devait se tenir. Il me reste l’image que tous s’agenouillèrent pour réciter le chapelet … il y avait comme une sorte de tumulte qui nous a obligés à entourer Monseigneur ; je m’en souviens très bien pare que mon père était à côté de moi. Nous avons fait une sorte de chaîne de nos bras pour protéger Mgr et pour que les gens ne s’approchent pas trop près de lui. » (1)
Les deux articles de journaux cités rapportèrent qu’après la dispersion des fidèles par la police, Monseigneur est allé dans un bâtiment situé sur la rue Libertad 1576, propriété de l’écrivain Marcelo Ferrari, où il est logea pendant tout son séjour à Buenos Aires. Là, il a célébré la messe avec la participation d’une trentaine de fidèles.
« Les porte-parole de la police ont signalé qu’ils n’avaient pas empêché de célébrer la messe, mais la concentration d’un grand groupe de personnes, ce qui était la raison pour laquelle il a été décidé d’interdire la tenue de la cérémonie. » (2)
Jeudi 21, Monseigneur passa sa journée à recevoir les différents groupes de fidèles :
« Selon ses proches, Mgr Lefebvre se réunira aujourd’hui matin avec les membres du comité de défense de la Foi de toujours, et dans l’après-midi il s’entretiendra avec des représentants de divers organismes religieux traditionalistes. »(3)
Ce fut ce jour-là que l’évêque a rencontré et interviewé des candidats au sacerdoce pour la FSSPX, et parmi eux Alfonso de Galarreta, qui a eu un entretien d’une demi-heure avec Mgr Lefebvre.
« Cette rencontre a été très importante, je crois, pour Mgr Lefebvre grâce à sa rencontre avec Alfonso de Galarreta qu’il trouva être un candidat solide. Nous l’avons conduit à la maison de la famille Ferrari. En effet, il a eu une rencontre avec Monseigneur d’environ 20-30 minutes. » (4)
En compagnie du jeune Alfonso de Galarreta Monseigneur reçut d’autres candidats au séminaire: Luis María Canale, Edgardo Albamonte et Andrés Morello. Tous partiront à Ecône pour être plus tard être ordonnés par Mgr Lefebvre.
Vendredi 22 Monseigneur a donné une conférence de presse dans une dépendance de l’hôtel Transocean. Ce jour-là il ne célébra pas publiquement la messe.
« A propos de l’agenda de l’évêque français dans les prochains jours, on notera que demain il célébrera une autre messe, dont le lieu n’est pas précisé, et qu’il tiendra, à 11 H 00 , une conférence de presse à l’hôtel « Transocean »situé à Lavalle 500. » (5)
Une centaine de journalistes, qui ont posé toutes sortes de questions étaient présents. Certains, très agressifs, ont causé un grand scandale parmi les personnes présentes.
« Il y avait au moins une centaine de journalistes. Ils étaient dans les tribunes, comme dans un amphithéâtre, Monseigneur Lefebvre, à une table avec son traducteur, qui était le père Faure. Les reporters posèrent des questions sur tous les sujets. Magdalena Ruiz Guiñazú enflamma la réunion en insistant beaucoup sur la question de l’obéissance. Monseigneur lui réondit qu’il n’était pas obligatoire d’obéir à une mauvaise action … Ce fut un succès, beaucoup de gens, beaucoup de presse. Ce fut aussi un épisode très important. » (6)
Samedi 23 la messe n’a pas été publiquement célébrée, cependant, on commença à préparer, dans la soirée, la messe du dimanche. Dès la nuit tombée, les gens commencèrent à arriver à la Villa Tesei, Hurlingham, formant rapidement un groupe de 500 personnes. Même si la messe devait avoir lieu sur une propriété privée, la police de la province avec les troupes montées et à pied, soutenu par le Corps de la police fédérale est intervenue pour disperser les familles qui se rassemblaient. (7)
Dimanche 24 Monseigneur Lefebvre arriva à la villa privée de Villa Tesei, et a célébré la messe devant environ 1 500 personnes, et parmi elles des groupes catholiques de différents endroits, des journalistes et beaucoup de gens qui, aujourd’hui encore, sont parmi nos fidèles ainsi que leurs familles. Après la messe, il y eu un repas. Monseigneur a déjeuné à l’intérieur de la maison avec quelques fidèles et les autres assis en groupes dans le parc.
« … Je vois beaucoup de gens se promener dans les jardins. Un grand nombre de personnes , mais pas tous ensemble … vous imaginez un pique-nique ou quelque chose comme cela. » (8)
Ce fut le dernier acte public de Mgr Lefebvre lors de sa première visite en Amérique du Sud.
Impact de la visite
Quelques mois après ce voyage à travers l’Amérique du Sud, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X achetait à Buenos Aires la maison de l’actuel prieuré de la rue Venezuela 1318, qui devait devenir le séminaire Saint Pie X, et en Mars 1979 a commencé la première année de spiritualité. À la fin de 1980, le séminaire avait déjà été transféré à La Reja, Moreno, où actuellement le séminaire Notre-Dame Corrédemptrice forment les prêtres pour les districts d’Amérique du Sud, du Mexique et de la Maison autonome du Brésil.
À Santiago du Chili a été créé un prieuré avec une belle église. Depuis cette « maison sacerdotale » sont desservies trois autres chapelles du Chili.
En Argentine, il existe actuellement cinq prieurés en plus du siège du district. A partir de tous ces prieurés l’apostolat de vingt autres chapelles est assuré non seulement en Argentine mais aussi au Paraguay, en Uruguay et au Pérou.
De plus en Argentine il y a un couvent et noviciat des Sœurs de la FSPX, deux écoles tenues pas les Dominicaine enseignantes, trois écoles desservies par les prêtres de la FSSPX et une maison d’exercices spirituels.
Toutes ces fondations sont le résultat de « l’impact limité » (sic) en septembre 1977 suite à la visite de Mgr Marcel Lefebvre en Amérique du Sud.
Tradidi quod et accepi – « J’ai transmis ce que j’ai reçu » (1 Cor. 11, 23) . Mgr Lefebvre (1905 – 1991)
Nos sincères remerciements à :
– M. Gustavo Del Campo qui nous a envoyé les coupures de journaux et nous a encouragés à modifier ces articles,
– M. Luis Giachino, qui nous a fourni les histoires de la visite de Mgr Lefebvre à Santiago du Chili,
– M. Gustavo Guasti qui a fait la même chose sur les activités qui ont eu lieu en Argentine,
– M. Alejandro Catarineu qui nous a donné des détails qui ont contribué à unir les événements de la visite en Argentine.
Source : La Porte Latine du 23 juillet 2017
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