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Le 2 juillet dernier, une cérémonie d’ordination se déroulait à Saint-Nicolas du Chardonnet, celle de monsieur l’Abbé Daniel Sabur, par les soins de Mgr de Galarreta. Petite particularité : d’origine chaldéenne, le nouvel ordonné peut célébrer aussi bien dans le rite latin que chaldéen. Et le 14 juillet, il nous fit l’honneur de venir chanter une première messe au Bois (en rite latin). L’après-midi, il nous parla de sa communauté, de son rite et du ministère qu’il allait remplir. Puisqu’il nous l’a permis, nous allons donc relater en quelques lignes l’histoire de cette communauté chaldéenne installée en France, avant de présenter un peu ce rite si ancien dont les fidèles commencent aussi, malheureusement, à être touchés par les déviances modernistes.
Il existe donc en région parisienne un groupe de chrétiens venus du sud de la Turquie, dans les années 1970-1980, avec leurs prêtres, pour fuir les persécutions. Les Chaldéens sont aujourd’hui 15 000 en France, dont 5 000 plus ou moins pratiquants, répartis à Paris, Lyon, Marseille et Pau. Certains sont « pratiquants », mais non « croyants » ; il s’agit alors d’une simple nécessité sociale, ou d’une tradition familiale, culturelle. Comme chez beaucoup de catholiques latins, on remarque une dichotomie entre la pratique religieuse et la vie vraiment chrétienne au quotidien. Les familles comptent en moyenne six enfants, pour l’instant, grâce à l’influence de la génération précédente. Mais le libéralisme et le matérialisme commencent à les gagner, elles aussi. Les anciens songeaient à retourner dans leur pays dès que possible, mais la nouvelle génération en montre moins de désir, à la perspective des privations qui s’ensuivraient.
Une centaine de ces Chaldéens, situés dans le Val d’Oise, s’accrochent à la Tradition et ont demandé à monsieur l’Abbé Bouchacourt la liturgie traditionnelle dans leur rite. L’Abbé Sabur, né en France d’une famille de onze enfants et ayant fait son séminaire à Ecône, a donc été désigné pour la célébrer tous les dimanches dans la chapelle de la Fraternité St-Pie X à Pontoise.
Etant enfant, il servait la messe chaldéenne, et sa bonne mémoire lui permit de retenir les gestes du prêtre. Cependant, il s’appuie principalement sur les commentaires et écrits qui ont été faits sur la liturgie traditionnelle chaldéenne, mais aussi sur les vidéos qui montrent de façon précise les gestes du prêtre. Par ailleurs, il a pu se procurer un rituel pour les sacrements. Pour l’instant, il prêche en chaldéen courant (ou soureth). Sa difficulté reste le chant, car il n’y a pas de livres pour cela, tout se transmettait par oral. Heureusement, il y a quelques années, un fidèle avait eu la bonne idée de faire des enregistrements.
Le clergé chaldéen, quant à lui, est très moderniste, à l’exemple du patriarche de Bagdad, avec une mentalité assez fonctionnaire, tenant à sa place et rebutant même d’éventuelles vocations. A Paris, ils sont cinq prêtres, dont deux d’environ 60-70 ans, et un ordonné en 2015. Ils n’ont pas hésité à mener une campagne contre l’Abbé Sabur, le traitant de schismatique, et faisant pression sur les fidèles pour qu’ils n’assistent pas à son ordination et ne le suivent pas. 2 000 Chaldéens, au moins, étaient attendus à Saint-Nicolas le 2 juillet dernier ; finalement « seule » la nef fut remplie. La télévision assyrienne (les « nestoriens », qui se sont donné la dénomination d’ « Église assyrienne » depuis la 1ère guerre mondiale) aurait voulu être présente, mais le nouveau prêtre a refusé afin d’éviter toute confusion ; en effet, lui comme eux s’opposent à la Rome actuelle, mais pas pour les mêmes raisons, et il s’agit de ne pas faire de rapprochement entre ces deux groupes qui divergent totalement dans le fond : l’un se trouve dans la seule véritable Eglise, l’autre en est séparé par le schisme et l’hérésie, comme expliqué ci-dessous.
Voyons donc brièvement l’histoire de cette chrétienté si vénérable par son antiquité et le développement brillant qu’elle a connu.
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