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Rosa Mystica : dernier jour de mission
Ce dimanche 14 février 2015, nous vivions dans la félicité liée à la bénédiction de l’église. Le lundi, il ne reste plus que les Dr Dichard et Dickès. Ils sont là pour assurer la « queue de mission ». En fait vérifier si la petite chirurgie n’a pas entrainé d’infections, ôter quelques points de sutures devenus inutiles, vérifier une paire de tensions artérielles et surtout affiner les traitements prescrits à de nombreux diabétiques. Mais contre toute attente un nombre considérable de patients se présentent encore. Faut-il les éconduire ? C’est alors la marche forcée. La pharmacie est toujours assurée par les épouses de ces deux médecins. C’est tout à fait le « bouquet final ». Chaque jour à midi le repas de la mission est quasiment toujours le même. Du riz avec deux cuillers à soupe d’une sorte de ragout, quatre haricots verts, une ou deux bananes. Pour ce dernier jour, les derniers volontaires se contentent de bananes.
Puis vient Yolly, la secrétaire d’ACIM Asia. Elle a préparé une grande feuille avec les statistiques afférentes à la mission : Rosa Mystica en chiffres. Le nombre de personnes s’étant impliquées dans la mission et ayant reçu un diplôme de participation s’élevait à 193 de 9 nations différentes. Il faut compter dans ce chiffre trente militaires armés dont la responsabilité était de protéger la mission et surtout aller en camion chercher les patients parfois à 100 km et assurer les déplacements des volontaires. Quatre d’entre nous ont été reçus à la caserne par les deux colonels dirigeant les manœuvres de leurs soldats. Quatre religieuses faisaient en permanence le catéchisme aux enfants.
Le personnel strictement médical était composé de neuf médecins, deux sages-femmes (fort utiles car les Philippines sont très pudiques), une douzaine d’infirmières et deux pharmaciennes. Le total des patients ayant été soignés en huit jours s’élève à 3239 (857 enfants). Ceci ne correspond nullement à ce que nous appelons en France les « actes médicaux » : en effet certains de ces malades ont été vus plusieurs fois par exemple pour équilibrer un diabète ou après une petite chirurgie. Notre unique dentiste, une fidèle de dix années de mission, a procédé à 389 extractions dentaires : c’est l’unique traitement connu dans l’agglomération. Nous avons acquis il y a quatre ans un électrocardiogramme. Ce qui a permis aux infirmières de faire sur place environ soixante enregistrements. Difficile à préciser dans la mesure où la plupart du temps ils étaient pratiqués « à la volée » en cours de consultations.
La bénédiction des nouveaux locaux avec le dispensaire situé sous l’église a été une apothéose. Avaient été invités essentiellement les paroissiens avec leurs familles et leurs amis et relations (relatives en anglais).
Ont assisté à la messe entre 900 et 1000 personnes répartis dans la nef, les allées, les escaliers, la tribune. Beaucoup d’entre elles étaient dehors. L’église est toujours hérissée d’échafaudages dans la mesure où les vitraux ne sont pas encore arrivés. Aux Philippines les maisons ne sont jamais terminées.
Après la messe et la bénédiction de l’église, 47 personnes se sont inscrites pour une préparation au baptême, 41 pour une préparation au mariage. 193 fidèles ont été reçus comme chevaliers dans la milice de l’Immaculée (Père Maximilien Kolbe) avec diplômes et médailles. 152 autres se sont inscrits pour s’y préparer à y entrer.
Le terrain offert par la maman de la secrétaire d’ACIM Asia a une taille considérable ; on y trouve bien sûr, les trois niveaux de l’ensemble architectural représenté par l‘église, le dispensaire, les salles de réunion et de catéchisme, des chambres pour les volontaires restant plus ou moins longtemps ; elles sont fort utiles au demeurant pour éviter des frais d’hôtel et des déplacements.
Une petite école a été improvisée dans un bâtiment sommaire au fond de la propriété. Là habite le gardien qui d’une tour peut surveiller d’éventuels voleurs ou de terroristes sévissant toujours dans la région. Yolly la secrétaire qui a donné le terrain à la mission occupe une petite habitation en bambou.
Tant par le nombre de paroissiens que par l’ensemble immobilier, il est probable que Rosa Mystica est le plus grand centre spirituel de la Tradition en Asie. La municipalité a accepté de donner le nom Rosary Street à la ruelle qui conduit à l’église. La rue du rosaire : tout un symbole !
Il faut bien sûr remercier les donateurs qui ont permis de soigner autant de gens à la mission Rosa Mystica ; mais aussi celui qui a semé les graines de cette extraordinaire réalisation, l’abbé Daniel Couture aujourd’hui au Canada.
Pour les volontaires, la mission est toujours éprouvante ne serait-ce qu’en raison de la chaleur terrible qui règne en permanence. Mais cette année plus que toute autre, nous pouvons dires avec le psalmiste :
« Celui qui sème dans les larmes moissonne en chantant » (Psaume 125.5).
Jean-Pierre Dickès pour les lecteurs de La Porte Latine – 15 février 2016
Source : La Porte Latine du 21 février 2016
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