Abbé Franz Schmidberger ou Errare humanum est, perseverare diabolicum…

Dans une note datée du 19 février dernier, M. l’abbé Franz Schmidberger résumait ses réflexions sur l’Eglise et la FSSPX en son sein. Largement diffusée depuis, en allemand comme en Français, cette note a provoqué de véritables remous. L’auteur de la note, qu’on sait très proche du Supérieur Général de la FSSPX en ces dossiers, y estime en effet que « le moment d’une normalisation de la Fraternité est arrivé ». Une telle affirmation ne pouvait que remettre en cause la crédibilité de Mgr Fellay, affirmant voici peu encore qu’il n’était pas question pour l’heure de signer quelque reconnaissance canonique que ce soit. Aussi M. l’abbé Schmidberger a-t-il été obligé d’apporter quelques précisions par le biais d’un communiqué daté du 15 avril ; sur le procédé de communication, non sur le fond hélas.

L’objet de ce communiqué se limite en effet de donner ou redonner à cette note initiale un caractère purement privé. Quant au fond de cette note du 19 février, l’auteur maintient entièrement son positionnement, comme l’indique son dernier paragraphe :

Communiqué :

« Le document Réflexions sur l’Eglise, et la position de la FSSPX en son sein a été écrit par moi-même, de ma propre initiative, sans que personne ne m’y incite, ne m’y pousse ni ne m’en charge. Il représente mes propres réflexions, et a un caractère purement privé.

Il a été communiqué à un petit cercle de personnes, en tout à neuf personnes: au Supérieur Général, à un autre évêque de la Fraternité, aux autres prêtres du Séminaire de Zaitzkofen, et à un laïc non nommé. Il n’a pas été montré aux séminaristes ni aux Frères du séminaire, qui n’ont pas eu connaissance de son contenu. De même, aucune traduction dans une autre langue n’a été faite, ni envisagée, ni autorisée. Je n’ai aucune responsabilité dans la publication de ce document sur internet.

J’assume naturellement les remarques que j’ai faites, et je les tiens pour pertinentes dans la situation actuelle de l’Eglise et de la Fraternité. Du reste, je ne m’interdis ni de penser ni de Sentire cum Ecclesia.

Zaitzkofen, le 15 avril 2016

Abbé Franz Schmidberger, Directeur »

On aurait pourtant aimé de cet ancien Supérieur Général qu’il revienne sur certaines appréciations pauvres ou hâtives de sa note du 19 février. On est par exemple surpris de voir que l’ « anormalité » qualifie la FSSPX de par sa situation canonique, et non plus la Rome moderniste et apostate. Surpris encore de lire comme argument numéro un pour appuyer sa thèse que « toute situation anormale conduit d’elle-même à la normalisation », comme si le désordre ou le chaos pouvait conduire de lui-même à l’ordre. La liste pourrait s’allonger. On pourrait par exemple s’étonner de la conception bien pauvre de l’Eglise qui ouvre la note et finalement la dirige de bout en bout : mystère et non plus société organisée autour d’un bien commun. Très surprenant également le jugement péremptoire accusant de « perte du sens de l’Eglise » ceux qui estiment, le bon sens avec eux, qu’il est bénéfique aux âmes (et non pas simplement plus « confortable ») de ce tenir à l’abri de l’influence des autorités mauvaises.

Mais en tous ces points, M. l’abbé Schmidberger ne se reprend pas.

Et pourtant ce même abbé Schmidberger, alors Supérieur Général, demandait à Rome en juillet 1988, conjointement avec tous les membres du Chapitre, à être solidairement considérés comme excommuniés avec Mgr Lefebvre suite à la sanction injuste que ce dernier eut à subir. Cet abbé Schmidberger là n’avait-il donc pas le « sensus Ecclesiæ » ? Oui, 1988 est loin…

Christian LASSALE

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