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C’est une opinion généralement reçue aujourd’hui parmi les littérateurs, qu’on ne saurait traiter avec trop d’égards et de ménagements les écrivains qu’on entreprend de réfuter, et qu’un style doux, poli, tendre, insinuant est le seul admissible dans ces sortes d’ouvrages polémiques. La chose en est portée au point qu’il suffit qu’un ouvrage paraisse avec une teinte de zèle pour la vérité, ou d’une juste indignation pour l’erreur et l’impiété la plus déclarée, le libertinage le plus effréné, la morale la plus corrompue, pour qu’on le blâme universellement comme un tocsin qui tinte l’alarme, un fruit amer de la haine, de la colère, de l’emportement, de la fureur, de la rage, quoiqu’il soit d’ailleurs tranchant et victorieux par la force et la solidité des raisons.
Aveugles et injustes censeurs ! Vous ne savez donc pas, ou vous ne voulez pas savoir que la plume écrit comme la bouche parle de l’abondance du cœur ; qu’on ne peut ni parler ni écrire avec froideur de ce qui intéresse et affecte vivement ; qu’il est une sainte colère, qui n’a rien de commun avec les fougues de l’emportement ; que la vigueur et la fermeté dans la défense de la religion ne sont point opposées à l’amour et la tendresse, que la charité est forte comme la mort, et le zèle inflexible comme l’enfer ; que, loin de détruire la charité, le zèle en est la flamme la plus pure ; que partout où il n’y a point de zèle, il n’y a ni amour, ni charité, et enfin que le zèle est la vertu la plus sublime et la plus héroïque, une vertu toute divine, et la vie de Dieu même, dit saint Ambroise : Zelus Dei vita est…
Eh quoi ! les impies vomiront les blasphèmes à pleines bouches contre la Divinité ; ils la déchireront à belles dents ; ils la mettront en pièces ; les libertins rempliront leurs écrits orduriers de saletés, d’obscénités horribles seulement à penser : et tous ces monstres, il faudra les considérer froidement, et il faudra même les flatter, les cajoler, on ne pourra les combattre qu’avec des armes parfumées de senteurs ; il ne sera permis d’entrer en lice avec eux, qu’en leur disant mille douceurs et en les comblant de politesses !
Charles-Louis Richard O.P. (1711-1794),
Œuvres spirituelles, 1781,
cité dans Le Sel de la Terre 77, p. 150.
On sait où aboutit ce parti pris de « modération » et « douceur » face à l’erreur : aumassacre des catholiques par la Révolution ! Le père Richard qui avait, lui, vaillamment combattu, mérita la palme du martyre. Le 15 août 1794, à l’âge de 83 ans, il comparaissait devant le tribunal révolutionnaire, qui jugea qu’il était « tout à fait dans les principes de contre-révolution et d’un fanatisme outré ». Condamné à mort, il accueillit la sentence par un retentissant Deo gratias et entonna le Te Deum. Il fut fusillé dès le lendemain (29 Thermidor an II), à Mons (en Belgique), achevant sa vie par de pieuses invocations.
Source : http://www.dominicainsavrille.fr
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