Le monde catho-conciliaire d’Arizona aux Etats-Unis s’est réveillé KO le matin du 14 janvier dernier : il venait d’apprendre qu’un prêtre du diocèse de Phoenix avait démissionné de son ministère paroissial après qu’il ait été découvert qu’il pratiquait des baptêmes invalides depuis des décennies.
Pr. Andres Arango, un ancien membre de la congrégation eudiste, a démissionné de son poste de curé de la paroisse Saint-Grégoire dans le centre de Phoenix le 1er février après qu’il eut été déterminé qu’il avait utilisé une forme invalide du rite du baptême, peut-être dès le début 1995.
Dans une lettre du 14 janvier aux paroissiens, Mgr Thomas J. Olmsted de Phoenix a annoncé « avec une préoccupation pastorale sincère » que le père Arango avait utilisé la formule « Nous vous baptisons au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit », au lieu de « Je te baptise… ».
L’utilisation de « Nous baptisons » au lieu de « Je baptise » invalide le baptême. L’évêque du lieu a tenu à rassurer ses fidèles en ajoutant qu’il ne croyait pas que le père Arango ait agi de mauvaise foi ou « ait eu l’intention de nuire aux fidèles ou de les priver de la grâce du baptême et des sacrements ». Il a cependant précisé, via un Avis sur la validité des baptêmes que « [si] vous avez été baptisé en utilisant les mauvais mots, cela signifie que votre baptême est invalide et que vous n’êtes pas baptisé. Vous devrez vous faire baptiser. » Le diocèse a ajouté que toute personne baptisée par le père Arango ne doit pas se présenter à la Sainte Communion et que le sacrement de Confirmation n’est pas valablement conféré.
Quoi qu’il en soit des intentions du père Arango, cet usage d’une autre forme baptismale qui a provoqué l’invalidation de milliers de baptêmes est une conséquence logique de la réforme de tous les rites sacramentels, dont les différents éléments ont été promulgués entre 1968 et 1973, voulue par Paul VI à la suite du révolutionnaire concile Vatican II. Cette réforme concerne l’essentiel des sacrements, et l’influence protestante s’y fait constamment sentir ; les rites instaurés par Paul VI laissent une grande place à la subjectivité, au relativisme et mettent l’accent sur l’appartenance à la communauté et le sacerdoce des fidèles. Tous les sacrements selon le rituel de Paul VI se trouvent ainsi soumis aux motivations douteuses de nature pastorale et aux déformations liturgiques inventées par un clergé de plus en plus ignorant, jouant davantage à l’assistance sociale ou au « grand frère » que tenant son rôle de ministre du sacré.
Le cas du père Arango n’est pas isolé. Par exemple, certains prêtres baptisent avec la formule « Au nom du papa et de la maman, du parrain et de la marraine, des grands-parents, des membres de la famille, des amis, au nom de la communauté, nous te baptisons au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ».
Les innovations subjectives sont telles depuis Vatican II qu’en 2020, la Congrégation pour la Doctrine de la foi avec l’approbation du pape François qui est loin pourtant d’être un défenseur du sacré, a dû publier une Note doctrinale sur la modification de la formule sacramentelle du baptême dans laquelle est rappelé que « le sacrement du baptême administré avec une formule modifiée n’est pas valable ». Le Dicastère remarque qu’apparemment les modifications délibérées de la formule sacramentelle ont été introduite « pour souligner la valeur communautaire du baptême » ou encore « exprimer la participation de la famille et des personnes présentes, et éviter l’idée d’une concentration du pouvoir sacré dans le prêtre, au détriment des parents et de la communauté, ce que véhiculerait la formule du Rituel romain ».
On peut honnêtement craindre qu’un grand pourcentage de baptêmes conciliaires est entaché d’invalidité, ce qui invalide par conséquent tous les sacrements ultérieurs, en particulier la confirmation, le mariage et les ordres sacrés. « Le Baptême est le sacrement par lequel nous renaissons à la grâce de Dieu et nous devenons chrétiens » explique le catéchisme de Saint Pie X qui ajoute : « Le sacrement de Baptême confère la première grâce sanctifiante qui efface le péché originel et aussi le péché actuel s’il existe. Il remet toute la peine due pour ces péchés, imprime le caractère de chrétien, nous fait enfants de Dieu, membres de l’Église et héritiers du paradis, et nous rend capables de recevoir les autres sacrements » et « Le Baptême est absolument nécessaire pour être sauvé, car le Seigneur a dit expressément : ‘Celui qui ne renaîtra pas dans l’eau et le Saint-Esprit ne pourra entrer dans le royaume des cieux’ ».
« Les catholiques fidèles doivent tout faire pour garder la foi catholique intacte et intègre : donc (…) apporter leur collaboration active pour aider les prêtres fidèles dans la célébration de ces messes de toujours, avec les sacrements selon les anciens rites et les anciens catéchismes. » Cette exhortation de l’évêque qui fut fidèle jusqu’à sa mort à la foi de son baptême, Mgr Lefèvre, est plus que jamais d’actualité.
Francesca de Villasmundo
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