En Suède, un nouveau parti d’inspiration islamique

Alors que le Vieux Continent sombre dans une décadence apocalytique arc-en-ciel, Eglises conciliaire et protestantes en tête de peloton, devant le néant qui lui fait face, l’islam se fait conquérant.

En Europe occidentale et septentrionale les partis d’inspiration islamique se multiplient, reflétant la montée progressive des minorités musulmanes.

La Suède a récemment rejoint le club, petit mais en expansion, des pays européens qui peuvent se vanter d’avoir un parti de musulmans pour les musulmans. Ici, au pays des Vikings qui dans les prochaines décennies pourrait être frappé par un changement de paradigme ethno-religieux, le parti du croissant et de l’étoile promet de créer le débat et s’annonce précurseur du changement à venir.

« Un Suédois d’origine turque, explique le journal Inside Over, oblige la Suède à accepter une réalité qui ne peut plus être ignorée : la montée perturbatrice de la minorité islamique. Composée d’environ 810 mille personnes (dont 100 mille d’origine turque), soit 8,1% de la population totale, et démographiquement imparable, d’ici 2050, 8,1% pourraient devenir 11,1-30,6%, la communauté islamique de Suède recherche un porte-parole pour défendre ses revendications auprès du gouvernement. Ce porte-parole a peut-être été trouvé en Mikail Yüksel, le jeune fondateur de Nyans, parti créé il y a deux ans pour représenter tout le monde, tout en se réservant le droit d’accorder une attention spéciale à certains en particulier, les « Suédois de seconde classe », c’est-à-dire ceux de confession musulmane et/ou d’origine arabe, moyen-orientale et africaine. »

Arrivé en Suède en 2001, Yüksel a fondé en 2019 Nyans, un parti qui aspire à « empêcher la Suède de devenir une autre France ». La Suède connait pourtant déjà ses émeutes périodiques dans les ghettos et la guerre entre narco-gangs, comme en France.

Dans la tête de Yüksel, pour empêcher la nation scandinave de devenir une nouvelle France, cela passe par une reconnaissance des lieux communs bien-pensants d’aujourd’hui sur la question migratoire, à savoir une véritable intégration, une réforme de l’État-providence vers les oubliés des banlieues, la criminalisation de l’islamophobie et de l’afrophobie et la transformation des musulmans et des afro-suédois en minorités reconnues par l’État. De plus, le parti semble avoir des idées claires également en matière de politique étrangère : modérément pro-européen, résolument pro-palestinien.

Inside Over qui se penche sur le personnage affirme que bien que « Yüksel a toujours rejeté toute accusation d’être une longa manus de l’État profond turc, déclarant avoir fondé Nyans pour donner une voix à ceux qui n’en ont pas », « certains faits et événements semblent indiquer le contraire. Car s’il est vrai qu’un indice ne fait pas preuve, il est tout aussi vrai que trois, selon Agatha Christie, font une seule preuve. Et, dans le cas de Yüksel, les indices abondent : contraint de démissionner du Parti du centre en raison de la proximité avec les Loups gris, auxquels le père est affilié, invité permanent de la presse turque qui compte, notamment l’islamiste Yeni Şafak et le pro-gouvernemental Daily Sabah, et gagnant d’une campagne publicitaire dans la patrie, des affiches soutenant Nyans ont commencé à apparaître dans les rues turques en juillet de cette année. »

Les prochaines élections parlementaires auront lieu en 2022 et permettront de connaître la progrsesion de Nyams. Yüksel souhaiterait obtenir au moins 4%, soit environ 23 mille voix, mais une prévision de la tendance possible peut être réalisée d’ici la fin de cette année. En effet, début juillet, Yüksel a lancé une collecte de fonds fonctionnelle et préparatoire au financement de la campagne électorale de Nyans, se fixant comme objectif la collecte de trois millions de couronnes, un peu moins de 300 mille euros. « Comment et quand la collecte d’argent se termine – que ce soit positivement et tôt en raison d’une forte affluence ou négativement et tardivement en raison d’une faible participation – sera extrêmement révélatrice du pouvoir attractif de Nyans sur les nouveaux Suédois » commente le journaliste de Inside Over.

« Par ailleurs, continue Inside Over, le poids de la performance de Nyans au niveau national ne doit pas être surestimé. Car en France, par exemple, les partis islamistes récoltent des pourcentages négligeables aux élections législatives, mais rivalisent très bien avec les grands partis traditionnels lors d’événements locaux – conséquence des racines territoriales et des nouvelles géographies ethno-religieuses des quartiers français.

« Last but not least, une éventuelle interdiction de Nyans ne doit pas être exclue a priori si des liens effectifs avec la Turquie devaient émerger. Les autorités suédoises ont montré qu’elles suivaient et connaissaient la famille Yüksel et, de plus, la presse pro-gouvernementale turque abuse de la médiatisation de l’affaire Nyans. Si le jeune homme politique venait à franchir la ligne rouge invisible, une halte péremptoire et irrévocable pourrait venir des salles du pouvoir de Stockholm. »

Francesca de Villasmundo 

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