Depuis le Concile Vatican II, qui a ouvert grandes les portes de l’Église catholique à bien des nouveautés théologiques guère orthodoxes mais qui a laissé aussi entrer les erreurs doctrinales à saveur protestantes, les hommes d’Église, papes en tête, ne cessent de rechercher l’unité pratique, à tout prix, avec les églises protestantes et anglicane et l’Église orthodoxe. L’unité à tout prix, c’est-à-dire au prix inestimable de la vénérable doctrine catholique, la laissée pour compte de cet engrenage mortel pour les âmes.
Mortel car il sème le doute et l’ambiguïté dans les âmes, en détruisant, depuis un demi-siècle, à petit feu, pas à pas, de concessions en abdications, la théologie catholique sur l’Église catholique unique arche de salut ainsi que Pie XI, et avant lui d’autres papes et saints, l’a défini : « Il faut tenir « de Foi » que personne ne peut être sauvé hors de l’Église Apostolique et Romaine, que celle-ci est la seule arche de salut ; celui qui n’y sera pas entré périra dans le déluge.
Cependant il faut tenir également pour « certain » que ceux qui souffrent de l’ignorance de la vraie religion, si cette ignorance est invincible, ne sont pas rendus coupables de ce fait aux yeux de Dieu. Qui pourrait maintenant se targuer de pouvoir désigner les limites d’une telle ignorance (…) ? »
(Pie IX, Encyclique « Singulari quamdam », 9 décembre 1854)
Ainsi, dans cette perspective d’unité, où le blasphémateur ancien moine défroqué Martin Luther et la culture protestante ont la part belle, où ces catholiques conciliaires ne veulent voir que ce qui peut les unir aux protestants sans considérer leurs erreurs fondamentales et hérétiques, sans tenir compte du sang versé par les nombreux martyrs afin de garder intact la foi catholique ni les écrits de saints comme Antoine de Padoue, grand pourfendeur des doctrines protestantes, une énième Semaine de prières pour l’unité des chrétiens a eu lieu, à l’initiative du Vatican, du 18 au 25 janvier 2016 avec comme thème : « Appelés pour annoncer à tous les œuvres merveilleuses de Dieu. »
Elle s’est terminée hier, lundi 25 janvier, dans l’après-midi, en la solennité de la conversion de saint Paul – il fallait vraiment de l’audace pour choisir une telle date pour une telle abdication de la foi – par des vêpres œcuméniques présidées par François dans la basilique de Saint-Paul-hors-les-murs, en présence du représentant du Patriarche œcuménique de Constantinople, le Métropolite Gennadios, et de « Sa Grâce » David Moxon, l’envoyé personnel de « l’archevêque » de Canterbury, Justin Welby, ainsi que d’autres membres importants de différentes églises et communautés protestantes présentes à Rome. Parler de sectes protestantes serait d’ailleurs bien plus appropriée. A la fin de la cérémonie, François s’est associé à ces deux représentants hérétiques pour bénir ensemble l’assemblée.
Un petit mot sur Justin Welby, primat de l’Église anglicane : il avait notamment déclaré, en mars 2013, à la veille de l’entrée en vigueur de la loi autorisant le mariage homosexuel en Angleterre que“l’Église d’Angleterre ne s’opposera(it) plus au mariage homosexuel chez ses fidèles”.
Durant la semaine, le pape avait déjà évoqué cette recherche d’unité tant désirée, mais mal désirée car elle fait fis de la vérité doctrinale, et aussi de la morale : « Quand nous chrétiens nous disons partager un même baptême, nous affirmons que nous tous – catholiques, protestants et orthodoxes – partageons l’expérience d’être appelés des ténèbres impétueuses et aliénantes à la rencontre avec le Dieu vivant, plein de miséricorde. Le partage de cette grâce crée un lien indissoluble entre nous chrétiens, de façon que, en vertu du baptême, nous pouvons nous considérer tous réellement frères. (…) Nous sommes réellement « le peuple saint de Dieu », même si à cause de nos péchés nous ne sommes pas encore pleinement réunis. » »Nous chrétiens pouvant annoncer à tous la force de l’évangile en s’engageant à partager les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelle. Et cela est un témoignage concret d’unité entre nous chrétiens : protestants, orthodoxes, catholiques. » Partager les œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle en soutenant le mariage homosexuel comme le fait le primat de l’Église anglicane peut-être ?
Durant les Vêpres, le pape Bergoglio, après avoir insisté à nouveau sur le chemin de l’union qui passe, non par la conversion des frères séparés à la vérité catholique, mais par cette mission commune qu’est, selon lui, l’annonce de l’évangile et « des merveilles de Dieu à tous », a demandé pardon pour « les divisions entre chrétiens, une blessure ouverte dans le Corps du Christ. Comme évêque de Rome et pasteur de l’Église catholique, je veux invoquer la miséricorde et le pardon pour les comportements non évangéliques tenus par les catholiques envers les autres chrétiens des autres églises. » Brève et scandaleuse repentance dans un raccourcis historique qui occulte la réalité des terribles persécutions protestantes envers les catholiques et la division durable infligée à l’Europe par les réformateurs protestants, clercs hérétiques, dévoyés et révolutionnaires. La Réforme fut la première grande révolution européenne avec son cortège funèbre de terreurs, d’abominations, de guerres, d’exactions.
Toute les multiples doctrines issues de cette réforme ont été condamnées comme hérétiques par l’Église catholique qui désire cependant, dans une ardente charité, que les chrétiens séparés reviennent à la seule vraie foi. Que le funeste concile Vatican II et la masse de la hiérarchie ecclésiastique depuis lors aient oublié cette réalité, dans la recherche d’une unité purement naturelle et factice, ne détruit pas pour autant cette vérité.
A un jeune pasteur protestant arrivé de Berlin, le pontife Pie IX, animé d’un zèle tout paternel pour convertir toutes les âmes, déclara ceci que le pape François ferait bien de méditer :
« Mon enfant, il faut que vous et moi nous soyons amis, car nous sommes les fils du même Père et destinés au même héritage. Voyez-vous, il n’y a qu’un Dieu, qu’une foi, qu’un baptême ; cela s’appelle l’unité catholique, en dehors de laquelle il n’y a que confusion et pas de salut. C’est le malheur des protestants d’en être sortis. Non pas, toutefois, qu’il soit impossible de se sauver parmi eux ; il en est un certain nombre qui seront au ciel, parce qu’ils ont vécu dans une ignorance invincible (demandez aux théologiens qui vous entourent, de vous expliquer cette parole), et que, cependant, leur vie a été pieuse. Ils appartiennent à l’Église sans le savoir. Mais, cette bonne foi dans l’erreur subsiste difficilement à Rome, au foyer de la lumière évangélique.
Pour vous, mon cher enfant, cherchez d’un cœur généreux la vérité. Je dis d’un cœur généreux, car il vous faut la chercher plus encore avec votre cœur qu’avec votre tête. Vous la trouverez. Soyez assuré que je vous y aiderai par mes prières. Mais, à votre tour, vous prierez pour le Pape. Ainsi, nous nous porterons secours l’un à l’autre. » (Allocution rapportée par des prêtres du diocèse de Nîmes, présents à cette audience, et citée par Jean-Melchior VILLEFRANCHE, Pie IX, sa vie, son histoire, son siècle, Lyon, 1877.)
Francesca de Villasmundo
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