La plupart des 12 000 Chaldéens d’Ile-de-France ont fui, non pas la Syrie ou l’Irak, mais le régime de la Turquie où ils étaient persécutés, alors que l’Etat islamique n’existait pas. Le dynamisme de cette communauté qui parle la langue du Christ au cœur de la France est un signe d’espérance dans un pays qui oublie son baptême. Mais l’inauguration de l’église Saint-Jean-Apôtre d’ Arnouville arrive alors que Bruxelles veut imposer le pays qu’ils ont fui à l’Europe. Bruxelles traite actuellement avec le plus puissant dictateur islamiste de la planète, Erdogan, pour donner à la Turquie la première place dans l’Union européenne. En effet en nombre d’habitants la Turquie serait le pays le plus important d’Europe et bénéficierait en plus de la très importante diaspora qui depuis des décennies s’implante dans nos pays. L’inauguration de cette église typiquement chaldéenne est donc une heureuse exception parmi les nombreuses inaugurations de mosquées.
La décision de construire Saint-Jean-Apôtre n’est pas liée à l’arrivée des quelques centaines de réfugiés d’Irak chaldéens. Elle est antérieure à l’expansion de Daech au Levant.« Cette église a été construite pour une communauté présente sur place depuis près de cinquante ans, confirme Mgr Gollnisch, vicaire général de l’Ordinariat des catholiques orientaux en France. Les Chaldéens d’Arnouville et des alentours viennent de Turquie essentiellement. » Débutés en 2014, les travaux ont coûté 6,5 millions d’euros. Face à la gare du RER D, le nouveau bâtiment comprend une église de cinq cents places en brique rouge dont le style rappelle l’architecture chaldéo-babylonienne, un presbytère, une salle polyvalente, une bibliothèque et des salles de cours.
250 baptêmes par an
Le dynamisme de cette communauté orientale catholique emmenée par le Père Sabri Anar est réel. L’Île-de-France compte environ 12 000 Chaldéens, dont près de 10 000 dans le Val-d’Oise. « Ils sont quasiment tous pratiquants ; 90 % d’entre eux vont à la messe le dimanche », assure le curé de Saint-Thomas-Apôtre. « 1 150 enfants sont catéchisés et la communauté enregistre 250 baptêmes par an ! », se réjouit Arielle Courty, la directrice déléguée des Chantiers du Cardinal, association qui a contribué au financement du projet à hauteur d’un million d’euros. « Ce qui est impressionnant est que l’église est pour eux une véritable maison. Ils y retrouvent leur langue araméenne et leur tradition orientale. »
« Depuis les années 1970-1980, ceux qui ont fui la Turquie pour venir s’installer en région parisienne, à Sarcelles, ont trouvé un équilibre heureux entre la fidélité à leurs racines et leur intégration dans la société », estime Mgr Gollnisch, également directeur de L’Œuvre d’Orient. « Ils sont nombreux à être élus dans les conseils municipaux de la région. Je crois vraiment qu’ils ont le souci du bien commun. Ils sont un exemple d’intégration réussie », témoigne le Père Daniel Ducasse, vicaire général du diocèse de Pontoise, qui a tissé d’excellentes relations avec la communauté chaldéenne.
Beaucoup se réjouissent de la présence vivante de cette Église orientale en France. « La diaspora chaldéenne permet de partager les trésors de sa tradition et de sa spiritualité avec le reste de la chrétienté. Aujourd’hui en France, on ne construit pas tant d’églises que cela ; l’édification de Saint-Jean-Apôtre est un signe d’espérance pour notre avenir et le leur », confie pour sa part Marc Fromager, directeur d’Aide à l’Église en détresse (AED), association qui a également soutenu le projet.
« L’une des caractéristiques de l’Église chaldéenne est d’avoir toujours été persécutée et missionnaire », rebondit Mgr Gollnisch. Persécutée, elle l’est effectivement encore aujourd’hui, alors que des familles continuent de fuir l’Irak. Missionnaire, elle continue de l’être, et cette inauguration en est un parfait exemple. (Source)
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