La Conférence épiscopale américaine s’oppose aux vaccins dérivés des cellules de fœtus avortés

A contrario du pape argentin qui se fait le chantre d’une vaccination contre le covid-19 quasi obligatoire et le complice de la tyrannie sanitaire en cours théorisée par des idéologues malthusiens tels Bill Gates et consorts, des évêques américains se lèvent pour dénoncer ces injections dérivées de lignées cellulaires de fœtus avortés.

Bien que la Rome progressiste actuelle, à la suite de trois déclarations positives précédentes publiées en 2005, 2008 et 2017, poursuit sur cette lancée d’ouverture vis-à-vis des vaccins dérivés de cellules de fœtus avortés, le débat parmi les catholiques s’intensifie. Comme si à mesure que le Vatican franchit les limites éthiques pour complaire finalement à un monde matérialiste post-moderne de plus en plus malthusien et eugéniste, en réaction des simples catholiques s’affermissent dans la défense inconditionnelle de la vie.

La Conférence épiscopale américaine, qui n’est pas un épiscopat de peu de poids dans les cercles institutionnels du monde catholique, a donné vie à une initiative particulière, qui prend le contre-pied de l’attitude générale favorable à tous les vaccins anti-covid.

Le point de départ : le Vatican a déjà exprimé, à travers une note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, signée par le Préfet cardinal Ladaria et le Secrétaire Monseigneur Morandi, approuvée par le pape François le 17 décembre, son avis positif sur la légalité morale des vaccinations pour lutter contre le nouveau coronavirus et sa propagation. Une grande partie du discours présenté par le Saint-Siège tourne autour des lignées cellulaires à partir desquelles les vaccins sont dérivés :

« Lorsque des vaccins éthiquement irréprochables contre le covid-19 ne sont pas disponibles (par exemple dans les pays où les vaccins sans problèmes éthiques ne sont pas mis à la disposition des médecins et des patients, ou lorsque leur distribution est plus difficile en raison de conditions particulières de stockage et de transport, ou lorsque différents types de vaccins sont distribués dans le même pays mais que les autorités sanitaires ne permettent pas aux citoyens de choisir le vaccin à inoculer), il est moralement acceptable d’utiliser des vaccins anti-Covid-19 qui ont utilisé des lignées cellulaires de fœtus avortés dans leur processus de recherche et de production. »

Mais il y a un « mais » pour des évêques et des fidèles américains : les lignées cellulaires en question ne doivent pas dériver de pratiques de l’avortement volontaire. Sinon, un problème moral se pose sur lequel l’Église ne peut pas transiger. Telle est la position exprimée par la Conférence épiscopale américaine. Qui exhorte « tous ceux qui s’intéressent au caractère sacré de la vie à protester contre l’utilisation de lignées cellulaires dérivées de l’avortement et à soutenir le développement de vaccins sans aucun lien avec l’avortement » auprès des sociétés pharmaceutiques. Des exemples de lettres sont mis à disposition des fidèles qui peuvent ainsi les utiliser afin d’écrire aux différentes entreprises qui produisent et commercialisent des vaccins contre le covid-19.

Pour appuyer son initiative, les évêques américains se réfèrent à une série de documents dont certains furent publiés par… le Vatican lui-même. Le sentiment général est que les prélats américains sont beaucoup plus sévères sur ce point que le pape François et sa garde rapprochée. En effet, outre-Tibre, ils n’ont pas opté pour une telle opposition publique aux vaccins dérivés des cellules de fœtus avortés volontairement. Au contraire, le Pape s’est engagé avant tout à faire en sorte que les vaccins ne deviennent pas un instrument d’exclusion des populations pauvres, c’est-à-dire des « périphéries économico-existentielles ». Jorge Mario Bergoglio réitère depuis des mois deux convictions : l’éthique du vaccin et le besoin ferme que chacun y ait accès, en évitant que les traitements soient considérés comme des produits de luxe. Un discours, ce dernier, qui concerne également la libéralisation des brevets. François n’a émis aucun doute sur la légitimité morale des vaccins et de la  vaccination contre le covid-19 et a ouvertement critiqué le « négationnisme suicidaire » des opposants à ces nouvelles « thérapies » vaccinales. Il a ainsi mis à disposition des pauvres 1 200 doses de l’injection Arnm Pfizer et convertit la salle Paul VI en vaccinodrome.

A l’autre bout du monde, les évêques américains préparent des lettres à envoyer à Pfizer et aux autres acteurs pharmaceutiques du moment. Les catholiques états-uniens n’expriment pas d’opposition à la vaccination, mais émettent certainement des accents différents, plus réservés, de ceux de Rome.

Les États-Unis, après la présidence de Donald Trump, sont un contexte polarisé. L’affrontement entre le monde conservateur et progressiste, qui connaît une sorte de trêve non déclarée en Europe, est plus vivant que jamais. Quand le président Joe Biden a pris ses fonctions, les prélats américains ont saisi la balle pour convoquer une « commission » spéciale, qui avait pour tâche d’évaluer les ambitions programmatiques du président, les premières mesures législatives approuvées et, plus généralement, la vision bioéthique de l’ancien vice-président de Barack Obama. Biden est perçu comme un « catholique » atypique en tant qu’avorteur. Certains ecclésiastiques de haut rang, avec le cardinal Raymond Leo Burke en tête, rappellent que les politiciens avorteurs (et les avorteurs en général) ne doivent pas avoir accès à la communion. Le débat américain est dans une phase culturelle différente de la nôtre, même si cette initiative a également été relancée en Italie par l’association Pro Vita.

Dans le même temps, avant le blocus de la FDA (Food and Drug Administration), certains cercles catholiques américains avaient tonné contre le vaccin Johnson & Johnson. Comme le rapporte l’Agence d’information religieuse SIR, l’évêque de la Nouvelle-Orléans fut le premier à s’exprimer en public face à l’approbation du vaccin américain : « L’archidiocèse doit informer les catholiques que le dernier vaccin de Janssen / Johnson & Johnson est moralement compromis car il utilise, dans le développement et la production de vaccins, ainsi que dans les tests, une lignée cellulaire dérivée de l’avortement », avait déclaré Monseigneur Gregory Michael Aymond. Il faut rappeler aussi qu’aux Etats-Unis, les mouvements pro-vie évangélistes sont puissants et actifs, sorte d’aiguillon qui oblige au courage les catholiques conservateurs, stimulés ainsi à prendre des positions fermes dans la défense de la vie.

En résumé, ces éléments peuvent être pris en considération pour comprendre la raison de l’exception américaine : le moment politique, avec l’élection de Biden qui oblige les catholiques à réfléchir globalement; le fait que trois sociétés sur quatre, parmi celles qui ont produit des vaccins anti-Covid19 en distribution ou déjà en cours d’examen par les instances compétentes, sont américaines, donc un lien territorial et d’actualité; la polarisation qui réside aux États-Unis et qui implique, comme cela est logique, aussi les sphères ecclésiastiques.

Pour une fois, que les Européens prennent donc exemple sur les Américains !

Francesca de Villasmundo

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