La liberté de conscience du corps médical en question

De plus en plus fréquemment nous sommes appelés par des élèves-infirmières, des infirmières, des étudiants en médecine pour savoir que faire s’il leur est demandé de participer voire de faire des avortements. La question se pose à nouveau quand on sait qu’un groupe appelé « Avortement en  Europe : les femmes décident » et le Planning demandent que la clause de conscience des médecins inscrite un peu partout soit supprimée concernant les avortements. Pourtant, on la retrouve dans la loi sur l’avortement dite loi Veil de 1975 puis est passée dans l’article L.2212-8 du Code de la santé publique. Il est curieux au passage de noter que ces gens estiment que l’IVG n’est pas un acte médical et doit échapper au code de la santé publique. Pourtant, c’est à ce titre qu’il est remboursé par la sécurité sociale. Si l’IVG n’est pas un acte médical, pourquoi demande-t-on alors au corps médical de s’en charger ? De fait la personne enceinte n’est nullement malade et la grossesse n’est pas une maladie. Le Pr Lejeune avait proposé que l’avortement soit exécuté par des bourreaux spécialisés. En réalité les médecins ne sont pas emballés à tuer à longueur de temps des enfants dans le sein maternel. Rien d’exaltant comme spécialité. De plus il y a de moins en moins de gynécologues.

Schiappa qui ne brille ni par l’intelligence ni par l’esprit s’est déclarée opposée à la liberté de conscience des médecins. Or celle-ci est reconnue ainsi que les actions qui en découlent :

  • Par la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789

  • Par la Déclaration universelle de Droits de l’homme

  • Par le Code de Déontologie médicale représenté par le Conseil de l’Ordre des médecins (art7)

  • Par le traité de Lisbonne adopté en 2004 puis revu en 2007.

  • Par la Convention européenne des Droits de l’Homme (art 9)

  • Par le Conseil des Droits de l’Homme (2012)

  • Par le Code de la Santé publique cité ci-dessus

  • Par le code de la Sécurité Sociale (L. 161-19).

La liberté de conscience est considérée comme une « valeur universelle » pour autant que l’on puisse accepter cette notion. Sensible à la pression des lobbies maçonniques, on peut s’attendre à tout. Nous sommes arrivés dans une société totalitaire mise au service de la destruction du christianisme au nom de la laïcité sans Dieu. Rappelons que Giscard d’Estaing avait rédigé la constitution européenne. Il se demandait s’il y avait lieu de mettre le mot de Dieu lors de la rédaction. Chirac lui dit que non ; plongeant l’ensemble des pays européens dans l’apostasie. De fait dans de telles conditions tout est permis : on le voit dans la déferlante de crimes et meurtres qui s’abattent dans l’actualité.

Cependant, dans la situation actuelle, Schiappa aura beaucoup de mal à faire bousculer un certain nombre de textes de toute nature, nationaux et internationaux. Mais avec Macron on peut s’attendre à tout.

Le Vermont est aux Etats-Unis le pays à la pointe de la culture de mort. Une jeune infirmière y a été sollicitée pour assister à un avortement. Elle a refusé. Il lui a été fait savoir que son refus lui vaudrait un licenciement. Elle fut obligée de céder et ressortit bouleversée de ce qu’elle avait vu. Le praticien qui constatant son trouble lui dit : «S’il vous plait ! Ne me haïssez pas ! » Les groupes pro-vie ont considéré qu’il y avait là « une violation abusive de la liberté de conscience ».

Des cas de cette nature sont exceptionnels en France. Il est intéressant de suivre cette affaire qui selon nous n’ira pas loin dans la mesure où les juges de la cour Suprême des Etats-Unis sont majoritairement pas favorables à l’avortement.

Jean-Pierre Dickès

Cet article vous a plu ? Medias-Presse-Info est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

Print Friendly, PDF & Email