Le pape actuel a montré au monde qu’il cultive les rencontres avec tous les leaders de la planète afin de faire avancer le dialogue inter-religieux constructif, selon la doxa mondialiste, de paix et d’amour universels. A cette pensée religio-pacifiste communie bon nombre des chefs religieux de la planète, dont le bouddhiste Dalaï-lama, le non-violent par excellence, le pacifisme faisant partie de la philosophie tibétaine. Mais lui, il est devenu sensiblement une bête noire tant pour le Vatican que pour les autorités laïques.
Contraint, par une décision de la Chine communiste de Mao Tsé-Toung, de s’exiler du Tibet dont il réclame l’indépendance depuis l’invasion chinoise en 1950, il vit maintenant en Inde. Il fut un grand ami de Jean-Paul II et participa à la première grande rencontre inter-religieuse d’Assise à côté du pape polonais.
Prix Nobel de la Paix en 2014, il a été fait citoyen honoraire de la ville de Milan, par le maire de Milan, Giuseppe Sala, le jeudi 20 octobre 2016, au cours d’une réception froide, sans journalistes. La peur de rétorsions pékinoises et du retournement électoral de la puissante communauté chinoise de la ville, soutien du maire actuel, paralysent la municipalité milanaise qui a préféré ne pas faire de frais. La Chine a en effet racheté les pneus Pirelli, les clubs de foot de l’Inter Milan et bientôt va s’approprier l’AC Milan. Et ce fut sous les huées des très nombreux Chinois de Milan que Tenzin Gyatso, l’actuel Dalaï-lama, est arrivé dans la puissante ville du Nord de l’Italie.
Le cardinal Scola, archevêque de Milan, a en revanche fait une entorse à la ligne de conduite affichée par Rome et le pape François qui n’a jamais voulu recevoir le Dalaï-lama au Vatican. Mgr Scola a reçu, au sein de l’archevêché milanais, ce vieillard vêtu d’orange et rouge avec plus de civilité et d’amitié que la municipalité. Avec cependant une fameuse invitation manquée qui pèse et embarrasse les deux hommes, pourtant sur la même longueur d’ondes œcuméniques. C’est celle refusée par le pape François au moine orange qui partage pourtant avec l’homme en blanc un intérêt majeur pour un de leurs thèmes les plus chers, le dialogue inter-religieux. A l’audience avec les Nobel de la Paix de 2014 et puis à la veille de la grande rencontre pour la Paix à Assise en septembre dernier, le Dalaï-lama ne fut pas invité par le pape, ouvert à tous pourtant, et aux persécutés politiques surtout. Mais cela dépendra de quel côté vient la persécutions ! Le Dalaï-lama persécuté par les communistes est mis au rencart par François comme une personne indésirable.
Et indésirable il l’est. A cause du dialogue diplomatique sur fond d’ambiguïtés doctrinales et de silence sur les persécutions instauré entre Pékin et la Rome de François, entre les communistes et un pape marxisant assujetti à l’idéologie de la paix à tous les prix. Il ne faut pas mécontenter Pékin, tel est le mot d’ordre bergoglien, à la veille d’un accord qui asservira, selon les paroles courageuses du cardinal émérite de Hong Kong, Joseph Zen, encore plus « l’Église catholique à un gouvernement athée » et reconnaîtra canoniquement une Église officielle chinoise « qui est objectivement schismatique ».
Il ne faut pas mécontenter Pékin. Aussi le pape François fuit la bête noire qu’est le Dalaï-lama même si, dans le fond, sur l’œcuménisme et le dialogue inter-religieux ce sont des frères siamois, au même discours religieusement correct, des vecteurs de la pensée unique religieuse, les instruments de la construction de la Tour de Babel revisitée du XXIe siècle :
« C’est une pensée perverse d’user les religions pour faire du mal à autrui. Impensable. » Et encore « Malheureusement il y en a qui se servent de la religion pour créer des conflits. Alors que les traits communs à toutes les religions sont la paix et la tolérance, l’amour et la compassion. »
Sont-ce des phrases de François ou du Dalaï-lama ? Elles sont du Dalaï-lama, prononcées à Milan, hier après-midi, mais de Rome les mêmes paroles sont déversées sur le monde régulièrement. La globalisation de la pensée religieuse avance à grands pas.
Vraiment ces deux hommes sont fait pour s’entendre ! Et que François doit regretter, afin de ne pas déplaire aux Chinois communistes, de ne pas pouvoir embrasser un tel défenseur de l’inter-religiosité. A que Notre Temps est dur parfois …
Francesca de Villasmundo
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