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Le pape en avait parlé en mai dernier (1) et a tenu parole : il vient d’instituer, après « une prière intense » et une « mûre réflexion » « une commission officielle d’étude sur le diaconat féminin ». Le pape François a nommé aujourd’hui une commission d’étude très attendue sur les femmes diacres dans l’Eglise catholique, a annoncé le Vatican. Elle sera présidée par Mgr Luis Francisco Ladaria Ferrer, archevêque de Tibica, secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Composée de 13 membres (2) – pour la plupart européens ou américains – dont six femmes, elle sera sera chargée d’examiner le rôle des femmes diacres aux « premiers temps de l’Eglise » (3), même si certains en attendent aussi des recommandations sur la manière de donner plus de responsabilités aux femmes aujourd’hui.
Ces membres sont spécialistes en patristique, ecclésiologie, théologie dogmatique ou spirituelle. Plusieurs parmi eux font également partie de la Commission théologique internationale, à l’instar du père Bernard Pottier, enseignant à l’Institut d’Etudes théologiques de Bruxelles. Parité oblige, la commission est composée de 6 femmes et de 6 hommes. Si ces derniers sont tous des ecclésiastiques, deux religieuses diplômées et 4 professeurs laïcs composent l’équipe féminine.
Outre leur C.V. réellement impressionnant, elles ont un point commun important : elles sont toutes, plus ou moins, préoccupées ou acteurs de la féminisation de l’institution ecclésiale et de la société : par leur situation professionnelle au sein des grandes universités européennes ou romaines, et leurs hauts postes dans les Commissions vaticanes, et par leurs déclarations personnelles et publiques.
Ainsi, par exemple, Sœur Nuria Calduch-Benages, membre de la commission pontificale biblique, évoque la discrimination dont elle a pu être victime par « des personnes à la mentalité fermée ou victimes des préjugés » au sein de l’Université Grégorienne où elle est professeur. Quant à Sœur Mary Melone, l’autre religieuse de la Commission, elle est la première femme Recteur de l’Université pontificale antonienne de Rome. Elle est aussi le symbole de « la révolution rose » du pape François. En mai dernier, elle avait applaudi à l’idée d’une étude sur le diaconat féminin lancée par Jorge Bergoglio :
« L’affirmation de François exprime encore une fois sa volonté sérieuse d’assurer aux femmes un rôle effectif, décisionnel, dans l’Église (…) Je respecte beaucoup tant de femmes cultivées et amoureuses de l’Église qui revendiquent le sacerdoce et souvent pour cela ont payé de leur personne. Par ma formation, toutefois, je ne partage pas cette aspiration. Je ne pense pas que l’ordination sacerdotale soit la seule condition pour garantir un rôle significatif aux femmes. »
Radio Vatican insiste sur le fait qu’il s’agit bien d’une commission d’études, qui se penchera sur le rôle des femmes-diacres, aux premiers temps de l’Église. Le « diaconat » féminin primitif, tel qu’il a pu exister, n’était pas un ministère en vue du sacerdoce, mais un service institué, notamment, pour assister les femmes catéchumènes lors du baptême. Le sujet n’est donc pas nouveau et a déjà fait l’objet de réflexion.
En 2003 déjà, la commission théologique internationale mena une enquête historique sur la question, à la demande du pape Jean-Paul II. Un document important, intitulé « Le Diaconat. Évolution et perspectives », avait été publié dans la foulée.
En 2006, Benoît XVI avait pour sa part affirmé que «plus d’espace et plus de responsabilité peuvent être confiés aux femmes dans le service ministériel».
Les propos du Pape François sur le diaconat féminin avaient eu un écho retentissant, certains médias en avaient même tiré des conclusions hâtives, affirmant que François s’était prononcé en faveur de l’ordination de femmes diacres. Ce malentendu avait nécessité une mise au point du Saint-Siège : « l’ordination de femmes diacres (4) n’est absolument pas à l’ordre du jour, encore moins celle de femmes prêtres », avait précisé à l’époque le père Federico Lombardi, rappelant que les prédécesseurs de François avaient longuement examiné cette proposition avant d’y répondre par la négative (5).
Source : La Porte Latine du 3 août 2016
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