Sanctoral
Saint Barnabé, Apôtre
Le Lévite Barnabé, appelé aussi Joseph, fut ordonné avec Paul comme Apôtre des Gentils, pour annoncer l’Évangile de Jésus-Christ. Il vendit un champ qu’il possédait et en apporta le prix aux Apôtres. Envoyé à Antioche pour y prêcher, il y trouva un grand nombre de personnes converties à la foi du Christ. Sa joie fut grande et il les exhorta à persévérer dans la foi. Ses exhortations eurent un grand succès, parce que tous le regardaient comme un homme bon et plein de l’Esprit-Saint. De là il partit pour chercher Paul à Tarse, et revint à Antioche avec lui. Ils demeurèrent une année au milieu de la chrétienté de cette ville, et inculquèrent à ces hommes les préceptes de la foi et de la vie chrétienne : c’est là aussi que les adorateurs de Jésus-Christ reçurent pour la première fois le nom de Chrétiens. Or, les disciples de Paul et de Barnabé soutenaient de leurs deniers les Chrétiens de Judée et leur envoyaient des aumônes par ces deux Apôtres. Après avoir accompli ce devoir de charité, Paul et Barnabé revinrent à Antioche, accompagnés de Jean, surnommé Marc.
Pendant que Paul et Barnabé servaient le Seigneur dans l’Église d’Antioche, jeûnant et priant avec les autres prophètes et docteurs, le Saint-Esprit dit : « Séparez-moi Paul et Barnabé pour l’œuvre pour laquelle je les ai pris. » Alors ils jeûnèrent et prièrent ; puis, leur ayant imposé les mains, les laissèrent partir. Ils se rendirent donc à Séleucie et de là dans l’île de Chypre ; ils parcoururent ensuite un grand nombre de villes et de pays, prêchant l’Évangile pour le plus grand bien de ceux qui les écoutaient. En dernier lieu Barnabé se sépara de Paul et s’embarqua pour Chypre avec Jean, surnommé Marc. Ce fut là que, vers la septième année de l’empire de Néron, le trois des ides de juin, il joignit aux travaux de l’apostolat la couronne du martyre. Sous l’empire de Zénon, on découvrit son corps dans l’île de Chypre : sur sa poitrine était l’Évangile de saint Matthieu, écrit de la main de Barnabé. Le corps de saint Barnabé fut en effet découvert à Salamine, vers 488, ce qui valut aux habitants de Chypre la reconnaissance de leur antique autocéphalie au regard du patriarche d’Antioche. Au XVIe siècle saint Antoine-Marie Zaccaria fonda à Milan une nouvelle famille de religieux qui prirent le nom de Barnabites, de l’église de Saint-Barnabé près de laquelle ils demeuraient. Saint François de Sales les estimait beaucoup, si bien qu’il disait gracieusement que lui aussi était barnabite, c’est-à-dire fils de consolation.
La fête de saint Barnabé est entrée assez tard dans le Calendrier romain, tandis qu’elle apparaît déjà dans le calendrier de marbre de Saint-Jean-Majeur à Naples, au IXe siècle. A Rome, le nom de l’apôtre de Chypre se trouve, dès la première heure, rapproché de ceux d’Etienne et de Mathias dans la seconde section de la grande Intercession : Nobis quoque (Canon Romain). La fête est attestée à Rome au XIe siècle, et elle se développe au XIIe. La messe manque d’unité dans sa rédaction, empruntant ses chants à d’autres fêtes plus anciennes. Les oraisons sont reprises de l’ancienne messe de la dédicace de la basilique de St Nicodème au 1er juin, fête disparue depuis. Depuis le Code des Rubriques de 1960, c’est la seule fête de 3ème classe à avoir conservé le Credo.
Bienheureuse Yolande, Princesse hongroise, Veuve, Clarisse (+ 1299)
Yolande était la fille de Béla IV, roi de Hongrie. Sa mère, Marie, était la fille de l’empereur grec de Constantinople. En l’an 1240, alors que Yolande avait à peine cinq ans, elle arriva à la cour de Pologne. Sa sœur aînée, la bienheureuse Kinga (Cunigunda), mariée au duc de Pologne, avait demandé à superviser l’éducation de l’enfant. Sous une telle maîtresse, Yolande grandit non seulement en âge mais aussi en vertu et en grâce devant Dieu et devant les hommes.
Lorsqu’elle parvint à l’âge de jeune femme, Yolande était mariée à Boleslas, duc de Grande Pologne, mais la jeune duchesse n’était pas épris de la gloire et des plaisirs de ce monde. C’était un plus grand plaisir pour elle de faire le bien dans sa position élevée. En véritable souveraine, elle vient en aide aux pauvres et aux malades, aux veuves et aux orphelins. Elle et son mari bâtirent des hôpitaux, des couvents et des églises, et elle lui fut une si grande inspiration pour tout ce qui était bon et agréable à Dieu, qu’il reçut le surnom de Pieux.
Boleslas allait bientôt recevoir au ciel la récompense de sa piété. Après sa mort et après le mariage de deux de ses filles, Yolande et sa troisième fille quittèrent tout le glamour et les richesses du monde et se retirèrent au couvent des Clarisses de Sandec, où, vouée à la prière et à la mortification, elle mena une vie entièrement caché en Christ. Les troubles résultant de la guerre la contraignirent après un certain temps à s’installer au couvent de Gniezno, qu’elle-même, aidée de son défunt époux, avait fondé.
Malgré les réticences auxquelles son humilité la poussait, elle fut avancée au poste d’abbesse. Elle réussit si bien à guider ses sœurs par la parole et l’exemple dans la pratique de toutes les vertus religieuses que le couvent s’épanouit comme un nouveau jardin de Dieu. Même au-delà des murs du cloître, elle fit beaucoup de bien pour que la renommée de la sainte abbesse se répande partout.
Malgré toute sa renommée, elle reste entièrement dévouée à la vie intérieure, comme l’exige sa vocation. Sa dévotion préférée était la méditation sur les souffrances du Christ, au cours desquelles le divin Sauveur se manifesta autrefois à elle sous l’apparence du Crucifié. Il lui annonça qu’Il la conduirait bientôt à la gloire. Attaquée d’une grave maladie, elle demande à recevoir les derniers sacrements. Puis elle exhorta ses filles spirituelles à rester fidèles à la sainte règle et partit bénie dans le Seigneur en 1298.
Après sa mort, Yolande apparut dans une gloire merveilleuse, avec l’évêque saint Stanislas, à l’abbesse malade et lui rendit la santé. De nombreux autres miracles se sont produits sur sa tombe jusqu’à nos jours. Le pape Léon XII, en 1827, approuva la vénération qui lui était accordée. Elle est célébrée le 11 juin et est proclamée patronne de l’archidiocèse de Gniezno et du diocèse de Kalisz.
Martyrologe
A Salamine, en Chypre, l’anniversaire de saint Barnabé apôtre, chypriote d’origine. Il fut avec saint Paul institué par les disciples apôtre des Gentils, et parcourut avec lui de nombreuses régions, remplissant le ministère de la prédication évangélique qui lui avait été confié. Revenu enfin dans l’île de Chypre, il couronna son apostolat par un glorieux martyre. A l’époque de l’empereur Zénon, son corps fut découvert sur la révélation qu’il en fit lui-même, et avec lui fut également trouvé un exemplaire de l’évangile de saint Mathieu, écrit de la main de Barnabé.
A Salamanque, en Espagne, l’anniversaire de saint Jean de Saint-Facond, de l’Ordre des Ermites de saint Augustin, confesseur: il fut remarquable par son zèle pour la foi, la sainteté de sa vie et ses miracles. Sa fête se célèbre le jour suivant.
A Aquilée, la passion des frères saints Félix et Fortunat. Durant la persécution de Dioclétien et de Maximien, ils furent étendus sur le chevalet, eurent les flancs brillés avec des torches ardentes, que la puissance divine éteignit aussitôt; on leur versa ensuite de l’huile bouillante sur le ventre: enfin, comme ils persistaient à confesser le Christ, ils eurent la tête tranchée, et terminèrent ainsi leur glorieux combat.
A Brême, l’anniversaire de saint Rembert, évêque de Hambourg et de Brême.
A Trévise, saint Parisius, natif de Bologne, confesseur et moine, de l’Ordre des Camaldules.
A Rome, la translation de saint Grégoire de Nazianze, évêque, confesseur et docteur de l’église. Le saint corps, apporté jadis de Constantinople à Rome et gardé longtemps dans l’église de la sainte Mère de Dieu au champ de Mars, fut de nouveau transféré en grande pompe par ordre du souverain pontife Grégoire XIII, dans une chapelle de la basilique Saint-Pierre, que le pontife avait fait décorer magnifiquement. Le jour suivant il le plaça lui-même avec honneur sous l’autel.
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