Mercredi 16 décembre – Mercredi des Quatre-Temps de l’Avent – Saint Eusèbe, Évêque et Martyr – Sainte Adélaïde, Impératrice, Veuve – Bienheureuse Marie des Anges, Carmélite

Sanctoral

Mercredi des Quatre-Temps de l’Avent

L’Église commence à pratiquer en ce jour le jeûne appelé des Quatre-Temps, lequel s’étend aussi au Vendredi et au Samedi suivants. Cette observance n’appartient point à l’économie liturgique de l’Avent : elle est une des institutions générales de l’Année Ecclésiastique. On peut la ranger au nombre des usages qui ont été imités de la Synagogue par l’Église ; car le prophète Zacharie parle du Jeûne du quatrième, du cinquième, du septième et du dixième mois. L’introduction de cette pratique dans l’Église chrétienne semble remonter aux temps apostoliques ; c’est du moins le sentiment de saint Léon, de saint Isidore de Séville, de Rhaban Maur et de plusieurs autres écrivains de l’antiquité chrétienne : néanmoins, il est remarquable que les Orientaux n’observent pas ce jeûne. Dès les premiers siècles, les Quatre-Temps ont été fixés, dans l’Église Romaine, aux époques où on les garde encore présentement ; et si l’on trouve plusieurs témoignages des temps anciens dans lesquels il est parlé de Trois Temps et non de Quatre, c’est parce que les Quatre-Temps du printemps, arrivant toujours dans le cours de la première Semaine de Carême, n’ajoutent rien aux observances de la sainte Quarantaine déjà consacrée à une abstinence et à un jeûne plus rigoureux que ceux qui se pratiquent dans tout autre temps de l’année. Les intentions du jeûne des Quatre-Temps sont les mêmes dans l’Église que dans la Synagogue : c’est-à-dire de consacrer par la pénitence chacune des saisons de l’année. Les Quatre-Temps de L’Avent sont connus, dans l’antiquité ecclésiastique, sous le nom de Jeûne du dixième mois ; et saint Léon nous apprend, dans un des Sermons qu’il nous a laissés sur ce jeûne, et dont l’Église a placé un fragment au second Nocturne du troisième dimanche de l’Avent, que cette époque a été choisie pour une manifestation spéciale de la pénitence chrétienne, parce que c’est alors que la récolte des fruits de la terre étant terminée, il convient que les chrétiens témoignent au Seigneur leur reconnaissance par un sacrifice d’abstinence, se rendant d’autant plus dignes d’approcher de Dieu, qu’ils sauront dominer davantage l’attrait des créatures ; « car, ajoute le saint Docteur, le jeûne a toujours été l’aliment de la vertu. Il est la source des pensées chastes, des t résolutions sages, des conseils salutaires. Par la mortification volontaire, la chair meurt aux 0 désirs de la concupiscence, l’esprit se renouvelle dans la vertu. Mais parce que le jeûne seul ne nous suffit pas pour acquérir le salut de nos âmes, suppléons au reste par des œuvres de miséricorde envers les pauvres. Faisons servira la vertu ce que nous retrancherons au plaisir ; et que l’abstinence de celui qui jeûne devienne la nourriture de l’indigent. » Prenons notre part de ces avertissements, nous qui sommes les enfants de la sainte Église ; et puisque nous vivons à une époque où le jeûne de l’Avent n’existe plus, portons-nous avec d’autant plus de ferveur à remplir le précepte des Quatre-Temps, que ces trois jours, en y joignant la Vigile de Noël, sont les seuls auxquels la discipline actuelle de l’Église nous enjoigne d’une manière précise, en cette saison, l’obligation du jeûne. Ranimons en nous, à l’aide de ces légères observances, le zèle des siècles antiques, nous souvenant toujours que si la préparation intérieure est surtout nécessaire pour l’Avènement de Jésus-Christ dans nos âmes, cette préparation ne saurait être véritable en nous, sans se produire à l’extérieur par les pratiques de la religion et de la pénitence. Le jeûne des Quatre-Temps a encore une autre fin que celle de consacrer, par un acte de piété, les diverses saisons de l’année ; il a une liaison intime avec l’Ordination des Ministres de l’Église, qui reçoivent le samedi leur consécration, et dont la proclamation avait lieu autrefois devant le peuple à la Messe du Mercredi. Dans l’Église Romaine, l’Ordination du mois de Décembre fut longtemps célèbre ; et il paraît, par les anciennes Chroniques des Papes, que, sauf les cas tout à fait extraordinaires, le dixième mois fut, durant plusieurs siècles, le seul où l’on conférât les saints Ordres à Rome. Les fidèles doivent s’unir aux intentions de l’Église, et présenter à Dieu l’offrande de leurs jeûnes et de leurs abstinences, dans le but d’obtenir de dignes Ministres de la Parole et des Sacrements, et de véritables Pasteurs du peuple chrétien.

Mercredi 16 décembre – Mercredi des Quatre-Temps de l’Avent – Saint Eusèbe, Évêque et Martyr – Sainte Adélaïde, Impératrice, Veuve – Bienheureuse Marie des Anges, Carmélite

Saint Eusèbe, Évêque et Martyr

Eusèbe, Sarde de nation, Lecteur de l’Église romaine, puis Évêque de Verceil, sembla non sans raison choisi par un jugement divin pour gouverner cette Église ; car les électeurs, qui ne le connaissaient nullement auparavant, le désignèrent aussitôt qu’ils l’eurent vu, à l’exclusion de tous leurs concitoyens. Il ne leur fallut pas plus de temps pour l’apprécier que pour le voir. Eusèbe fut en Occident le premier que qui établit dans son Église des moines remplissant les fonctions de clercs, afin qu’on vît en eux tout à la fois le mépris des richesses et les occupations propres aux Lévites. C’était l’époque où les impiétés ariennes envahissaient de toutes parts l’Occident. Eusèbe les attaqua si vigoureusement, que le souverain Pontife Libère trouva dans la foi invincible de cet Évêque la consolation qui soutenait sa vie. Reconnaissant en lui la ferveur de l’Esprit de Dieu, le Pape le chargea d’aller avec ses légats plaider devant l’Empereur la cause de la foi. Eusèbe se rendit aussitôt avec eux auprès de Constance, et parvint à force de zèle à en obtenir tout ce qu’on se proposait dans cette légation, c’est-à-dire la célébration d’un concile. Le concile se réunit à Milan, l’année suivante ; Eusèbe fut invité par Constance à s’y rendre, tandis que les légats de Libère désiraient et réclamaient également sa présence. Bien loin de se laisser influencer par les menées de la synagogue arienne et de prendre part à ses fureurs contre saint Athanase, il déclara hautement dès l’abord que plusieurs des membres de l’assemblée lui étaient connus comme entachés d’hérésie, et proposa de leur faire souscrire à la foi de Nicée, avant de traiter d’autres matières. Les Ariens vivement irrités ne le voulurent point ; Eusèbe refusa de son côté de souscrire à la condamnation de saint Athanase et parvint même à dégager fort habilement la simplicité de saint Denys, le Martyr, qui, trompé par les hérétiques, avait souscrit à cette injustice. C’est pourquoi les Ariens, furieux contre Eusèbe, l’accablèrent de mauvais traitements, puis le firent condamner à l’exil. Mais le Saint, ayant secoué la poussière de ses pieds, et ne redoutant ni les menaces de César ni le tranchant du glaive, accepta l’exil comme une fonction de son ministère. Envoyé à Scythopolis, il y souffrit la faim, la soif, les coups et divers autres supplices ; mais il méprisa courageusement sa vie pour confesser la foi, et sans crainte de la mort, il livra son corps aux bourreaux. Les lettres importantes que saint Eusèbe adressa de Scythopolis au clergé et au peuple de Verceil, et à quelques personnes du voisinage, montrent quelles furent envers lui la cruauté et l’insolence effrontée des Ariens. Elles prouvent encore qu’ils ne purent jamais, ni l’abattre par leurs menaces et leurs traitements inhumains, ni l’attirer à leur parti au moyen de ruses adroites et flatteuses. Déporté, à cause de sa fermeté, de Scythopolis en Cappadoce, et enfin en Thébaïde dans la Haute-Égypte, il supporta les rigueurs de l’exil jusqu’à la mort de Constance. Il lui fut alors permis de rejoindre son troupeau, mais il ne voulut partir qu’après avoir assisté au synode réuni à Alexandrie pour réparer les pertes de la foi. Il parcourut ensuite les provinces de l’Orient pour rendre à la santé, à l’instar d’un habile médecin, ceux qui étaient infirmes dans la foi, les instruisant dans la doctrine de l’Église. Continuant cette mission salutaire, i1 passa en Illyrie, et revint enfin dans l’Italie qui, à son retour, dépouilla ses vêtements de deuil. Ce fut là qu’il publia les commentaires d’Origène et d’Eusèbe de Césarée sur les Psaumes : commentaires qu’il avait expurgés de toute erreur et traduits du grec en latin. Enfin, illustré par tant d’actions excellentes, il alla recevoir l’inflétrissable couronne de gloire, que tant de souffrances lui avaient méritée. Sa mort eut lieu à Verceil, sous Valentinien et Valens.

Aux glorieux noms des défenseurs de la divinité du Verbe dont l’Église honore la mémoire au temps de l’Avent, vient s’associer de lui-même le nom de l’intrépide Eusèbe de Verceil. La foi catholique, ébranlée dans ses fondements au IVe siècle par l’hérésie arienne, se maintint debout par les travaux de quatre souverains Pontifes : Silvestre, qui confirma le Concile de Nicée ; Jules, qui fut l’appui de saint Athanase ; Libère, dont la foi ne défaillit pas, et qui, rendu à la liberté, confondit les Ariens ; et Damase, qui acheva de ruiner leurs espérances. L’un de ces quatre Pontifes brille sur le Cycle, au temps de l’Avent : c’est Damase, dont nous venons de célébrer la mémoire. A côté des Pontifes romains, combattent pour la divinité du Verbe quatre grands Évêques, desquels on peut affirmer que leur cause personnelle était en même temps celle du Fils de Dieu Consubstantiel : en sorte que leur dire anathème était dire anathème au Christ lui-même ; tous quatre puissants en œuvres et en paroles, la lumière des Églises, l’amour du peuple fidèle, les invincibles témoins du Christ. Le premier et le plus grand des quatre est l’Évêque du second Siège de l’Église, saint Athanase, Patriarche d’Alexandrie ; le deuxième est saint Ambroise de Milan, que nous avons fêté il va peu de jours ; le troisième est la gloire des Gaules, saint Hilaire, Évêque de Poitiers ; le quatrième est l’ornement de l’Italie, saint Eusèbe, Évêque de Verceil. C’est ce dernier que nous avons à honorer aujourd’hui. Hilaire aura son tour et confessera bientôt le Verbe éternel auprès de son berceau ; pour Athanase, il paraîtra en son temps, et célébrera dans sa Résurrection triomphante Celui qu’il proclama avec un courage magnanime, en ces jours de ténèbres où la sagesse humaine eût espéré volontiers que le royaume du Christ, après avoir triomphé de trois siècles de persécutions, ne survivrait pas à cinquante années de paix. Saint Eusèbe a donc été élu par la souveraine Providence de Dieu pour conduire le peuple fidèle à la Crèche, et lui révéler le Verbe divin sous les traits de notre faible mortalité. Les souffrances qu’il a endurées pour la divinité du Christ ont été si grandes, que l’Église lui a décerné les honneurs du Martyre, quoiqu’il n’ait pas répandu son sang dans les supplices.

Athlète invincible du Christ que nous attendons, Eusèbe, Martyr et Pontife, que vos fatigues et vos souffrances pour la cause de ce divin Messie ont été grandes ! Elles vous ont cependant paru légères, en comparaison de ce qui est dû à ce Verbe éternel du Père, que son amour a porté à devenir, par l’Incarnation, le serviteur de sa créature. Nous avons, envers ce divin Sauveur, les mêmes obligations que vous. C’est pour nous qu’il va naître d’une Vierge aussi bien que pour vous ; priez donc, afin que notre cœur lui soit toujours fidèle dans la guerre comme dans la paix, en face de nos tentations et de nos penchants, comme s’il s’agissait de le confesser devant les puissances du monde. Fortifiez les Pontifes de la sainte Église, afin que nulle erreur ne puisse tromper leur vigilance, nulle persécution lasser leur courage. Qu’ils soient fidèles imitateurs du souverain Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis, et qu’ils paissent toujours le troupeau dans l’unité et la charité de Jésus-Christ.

Mercredi 16 décembre – Mercredi des Quatre-Temps de l’Avent – Saint Eusèbe, Évêque et Martyr – Sainte Adélaïde, Impératrice, Veuve – Bienheureuse Marie des Anges, Carmélite

Bienheureuse Marie des Anges Carmélite (1661-1717)

La bienheureuse Marie des Anges, née à Turin, et cousine de saint Louis de Gonzague, fut, par son enfance si pure et si vertueuse, la digne émule de l’héroïque patron de la jeunesse. A quatre ans, elle gémissait de ne pouvoir communier; à six ans, elle voulait s’enfuir en la solitude pour vivre dans la pénitence jusqu’à sa mort. Elle tomba gravement malade de chagrin, à la suite des obstacles qui s’opposèrent à ses desseins, et guérit soudain après avoir reçu la douce apparition de Marie tenant Jésus dans Ses bras. Après sa Première Communion, vers l’âge de onze ans et demi, son confesseur l’autorisa à communier trois fois par semaine. Elle vécut quelques temps dans le monde comme une vraie Carmélite, et entra à quinze ans au Carmel de Turin, où rien ne l’étonna dans la vie austère qu’on y mène. Dieu la purifia par de longues maladies, par des peines de conscience, par la permission qu’il donna au démon de la tenter d’une manière effrayante, quelques fois même visiblement. Elle sortit de l’épreuve comme l’or de la fournaise et Dieu la gratifia dès lors des faveurs les plus extraordinaires, don d’oraison, don de prophétie, don de pénétrer les coeurs, don d’extase, don de miracles. Elle était apôtre dans le cloître et pensait à tous les besoins divers des âmes rachetées par le sang du Sauveur. Sa charité était sans bornes. On raconte qu’ayant fait demander sans succès à son souverain la grâce d’un soldat condamné à mort pour crime de désertion, elle se jeta aux pieds d’une image de Jésus agonisant et s’écria: “O mon doux Sauveur, si je m’étais adressée à Vous, Vous n’auriez pas manqué d’exaucer ma prière!” A peine achevait-elle ses mots qu’on vint lui annoncer que sa prière avait été écoutée et que le condamné serait rendu à la liberté. Elle s’employait très efficacement pour la délivrance des âmes du Purgatoire.

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Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg : Sainte Adélaïde, Impératrice, Veuve

Fille de Rodolphe II, roi de Bourgogne, elle naquit en 924 ou 931, perdit son père à l’âge de six ans, épousa à seize ans Lothaire II, roi d’Italie, et devine veuve en 950. Bérenger II, usurpateur du royaume d’Italie, la mit en prison. Elle parvint à s’échapper et alla implorer l’appui de l’empereur Othon Ier, qu’elle épousa. Elle en eut un fils, Othon II qui, à la mort de son père en 973, se laissa influencer par de perfides conseillers et n’eut bientôt que du mépris pour sa mère. Adélaïde se retira près de son frère Conrad, roi de Bourgogne, mais peu de temps après, une intervention de Saint Mayeul, abbé de Cluny, la fit rentrer en grâce. Othon II étant mort, Adélaïde, après le couronnement de son petit-fils Othon III, en 983, fut en butte à la jalousie de sa belle-fille Théophanie. Celle-ci ne tarda pas à mourir. Adélaïde recouvra toute son autorité et géra avec sagesse les affaires publiques : ayant pacifié la Bourgogne en 993, elle se retira au couvent de Selt sur le Rhin pour y faire une sainte mort en 999.

Martyrologe

Saint Eusèbe, évêque de Verceil et martyr, dont l’anniversaire est mentionné le jour des calendes d’août (1er août) et l’ordination le 18 des calendes de janvier (15 décembre).
Les trois saints enfants, Ananie, Azarias et Misael, dont les corps furent inhumés dans une grotte, près de Babylone.
A Ravenne, les saints martyrs Valentin, officier militaire, son fils Concorde, Naval et Agricole, qui souffrirent pour le Christ durant la persécution de Maximien.
A Formie, en Campanie (auj. le Latium), sainte Albine, vierge et martyre, sous l’empereur Dèce.
En Afrique, la passion de plusieurs saintes vierges qui durant la persécution des Vandales, sous le roi arien Hunnéric, suspendues ayant aux pieds de lourdes pierres et brûlées avec des lames rougies au feu, achevèrent heureusement leur martyre.
A Vienne, en Gaule, le bienheureux Adon, évêque et confesseur.
En Irlande, saint Béan évêque.
A Gaza, en Palestine, saint Irénion évêque.

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