Les événements continuent d’évoluer – et l’évêque de Quimper, Mgr Dognin, à s’enferrer – après qu’il ait décidé de rompre la convention avec la Fraternité Saint-Pierre et laisser près de 300 fidèles (le double en été) sans messe ni activités paroissiales. Dans les épisodes précédents, tout en affirmant qu’il ne laisserait pas les médias dicter sa position et faire l’actualité dans le diocèse, il avait pris prétexte de deux lettres critiques de Paix Liturgique pour jeter la FSSP et ses paroissiens par-dessus bord, en clamant que ses prêtres assureront les messes à leur place.
Maintenant, faute de solution – ses prêtres, plutôt âgés ou issus des milieux Laudato Si, de moins en moins nombreux, ne rivalisent pas de volontarisme pour célébrer la messe en latin, et les protestations des fidèles prenant de l’ampleur, il incite les prêtres ralliés qu’il chasse pourtant à la débauche… si et seulement si ils éteignent à coups de goupillon la protestation des fidèles et leur association. Cette nouvelle lettre épiscopale, où l’évêque de Quimper et du Léon s’enfonce dans des problèmes qu’il s’est lui même créé, multiplie les approximations liturgiques et doctrinales – elle en dit long surtout sur le niveau des évêques qui gèrent aujourd’hui bien des diocèses français (et bretons), leur panique devant toute prise de parole des fidèles pour leur rappeler leurs devoirs, et met à nu leurs véritables objectifs.
Paix Liturgique publie la lettre de l’évêque de Quimper et commente :
“Dans une lettre du 22/12/2023, Mgr Dognin, Evêque de Quimper et Léon, s’adresse à un parterre collectif. « Aux fidèles qui m’ont écrit ces derniers jours suite à l’annonce de la dénonciation de la convention entre le diocèse de Quimper et Léon et la Fraternité Saint-Pierre(FSSP), l’évêque entend « répondre au mieux aux réactions et interrogations exprimées dans vos lettres ou messages de ces derniers jours.
Alors même que le communiqué diocésain du 18 courant imputait la rupture à deux lettres de Paix Liturgique (28/11/23 ; 12/12/23) sans nommer le site, en raison du grand émoi qui leur fut consécutif, parait-il, le présent courrier ne mentionne plus cette goutte de trop mettant le feu aux poudres, à moins qu’il ne s’agisse d’une étincelle ayant fait déborder le vase.
Quelque conseiller bien avisé a dû suggérer à l’évêque que prêter à Paix Liturgique une si puissante influence ne s’imposait pas. La mise au point est bienvenue néanmoins, quoique l’essentiel fût ailleurs.
La FSSP pourrait s’étonner en effet que la convention renouvelée le 21 juin 2023, dont elle excipe dans son propre communiqué du 12 courant, soit ostensiblement omise par le présent courrier diocésain. Ceux qui, à en croire l’évêque, « crée(nt) des tensions dans le diocèse depuis leur installation en 2016 », au point « qu’aujourd’hui, il est devenu évident que nous sommes arrivés à un point de non-retour », ceux-là, donc, menacent la communion. Vade retro, FSSP ! Mais PL n’est pas la FSSP, ni son porte-parole.
De cette rupture formelle avec la FSSP dont l’activité, le zèle et les fruits menacent le diocèse, n’est-il pas surprenant que les fauteurs en chair et en os soient épargnés. L’hommage appuyé rendu par l’évêque aux abbés Courtois et Telisson remplit tout un paragraphe, que, par égard pour leur humilité nous ne reproduiront pas ici, tandis que le paragraphe suivant maudit la FSSP qui les a recrutés, formés, fait ordonner, etc.
Soyons clairs : Mgr Dognin fait miroiter aux abbés concernés un avenir diocésain, pourvu qu’ils quittassent la FSSP. A bon entendeur…Non, ils n’ont pas le couteau sous la gorge. Des formules de transition ne sauraient manquer. Amateur de GPA cléricale, l’Ordinaire pourrait, comme ce fut le cas dans d’autres diocèses, et notamment à Lyon, accroitre sans frais son presbyterium, contenter les finistériens attachés au Missel de 1962, et se donner des airs de Talleyrand ou de Metternich du pays bigoudin. A contrario, il est vrai qu’il n’a que le bout de la terre à offrir….
Il y aura une reprise en main à prévoir : dissoudre l’association « Tradition et Unité en Finistère » dont « l’objet et les statuts ne respectent pas le droit de l’Eglise ». Il faudrait encore se montrer obéissant, sinon gare. Et mutique, sinon gare. Scrogneugneu ! Voilà un joli programme, bien alléchant : troquer un mandat contre une muselière ? Et les fidèles, dans tout ça ?
« Que notre prière commune monte vers le Seigneur ! » lance l’évêque, élevant en apparence le propos. Mais quel est le contenu de cette prière commune quand le réel d’une dualité de religion met plus de six ans à devenir une évidence intolérable, et qu’un évêque aux abois espère récolter là où il ne s’est pas donner la peine de semer. PL n’est pas la FSSP ni son porte-parole, répétons-le, mais si PL avait à conseiller la FSSP, ce serait de dévoiler ce jeu épiscopal d’une loyauté fraternelle très spéciale. Joyeux Noël à tous !”
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