Sébastien Faure et l’« inexistence » de Dieu

« Douze preuves de l’inexistence de Dieu » : par la faute des éditions de l’Herne ce brûlot de Sébastien Faure – initialement publié en 1908 – orne à nouveau la devanture des librairies.

Qui est ce Sébastien Faure (1858-1942) ?

Fils d’un riche marchand stéphanois, il fut élève puis novice chez les jésuites avant d’embrasser le militantisme libertaire. Ses ouvrages donnent l’impression d’un grand naïf, réellement entiché de ses utopies, sincèrement surpris des divisions du camp anarchiste et totalement inconscient du rôle que lui font jouer les manipulateurs financiers et les provocateurs policiers. Candeur feinte ou réelle ? Car Faure eut à plusieurs reprises l’occasion d’apercevoir le dessous des cartes :

  • En 1894, lorsque l’anarchiste Auguste Vaillant fut condamné à mort pour avoir lancé une bombe aux clous dans la Chambre des députés – attentat qui ne fit que des blessés légers et des dégâts mineurs, mais permit au gouvernement maçonnique d’accroître considérablement les pouvoirs de sa police – Sébastien Faure fut nommé tuteur de sa fille, la petite Sidonie Vaillant. N’était-il pas particulièrement bien placé pour comprendre que l’affaire avait été montée par le ministre de l’intérieur, le franc-maçon Charles Dupuy, comme cela fut révélé par la suite [1]?
  • En janvier 1899, pour fonder son quotidien Le Journal du peuple, Sébastien Faure bénéficia de l’aide de banquiers israélites en échange d’un soutien à la cause de Dreyfus. Il entraîna ainsi dans le camp dreyfusard de nombreux agitateurs libertaires, qui estimaient jusque-là que cette querelle ne les regardait pas, et dont le renfort fut très précieux dans les manifestations de rue, face aux nationalistes.
  • A l’été de cette même année 1899, au moment où le gouvernement de Waldeck-Rousseau s’employait à détourner contre l’Église la colère des ouvriers, Sébastien Faure marcha à fond dans la manœuvre. Non content d’attiser la haine anti-catholique par ses écrits, il organisa, le 20 août 1899, une violente émeute au cours de laquelle l’église Saint-Joseph fut complètement saccagée (portail enfoncé, statues brisées, bénitiers arrachés, confessionnaux brûlés, autels profanés, tabernacle éventré et Saint-Sacrement répandu au sol avec des cris de haine). Les émeutiers s’en prirent ensuite aux religieuses hospitalières de la rue Saint-Maur. La destruction des églises et des hôpitaux n’était-elle pas, de toute évidence, le meilleur moyen d’améliorer la condition des ouvriers ? Sébastien Faure ne fut pas condamné. Il ne faisait qu’anticiper de quelques années les violences qui marqueront la séparation de l’Église et de l’État.
  • En 1905, précisément, Faure fut initié à la franc-maçonnerie, qu’il fréquenta assidûment jusqu’en 1917. Y fut-il seulement un idiot utile, ou l’un des tireurs de ficelle? C’est en tout cas durant cette période qu’il élabora ses prétendues « preuves » de l’inexistence de Dieu.

Pour un examen détaillé de ces arguments : On nous ressort Sébastien Faure, sur le site des dominicains d’Avrillé.

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