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Une réponse problématique – Abbé F. Knittel – 10 avril 2019

Posted by La Porte Latine on 14 avril 2019 in Revue de presse | 381 Views

La section "Revue de Presse" de medias-catholique.info a pour seul objectif de constituer une base d'information.

Les articles qui y sont rapportés ne constituent en aucune manière une adhésion à ce qui y est dit.

Pour une appréciation commentée de l'actualité religieuse visant à donner une critique doctrinale de celle-ci, il faut se référer à la rubrique "Religion - Les articles de medias-catholique.info"

Le 3 janvier 2019, la Congrégation pour la Doctrine de
la Foi (CDF) publiait une note datée du 10 décembre 2018. Ce texte
évalue d’un point de vue moral certains cas d’hystérectomie,
c’est-à-dire d’ablation de l’utérus. Commençons par situer ce document
dans son contexte lointain en revenant cinq lustres en arrière.

LE TEXTE DE 1993

Le 31 juillet 1993, la CDF publiait en effet un texte intitulé Réponse à des doutes soulevés sur l’ « isolement de l’utérus » et d’autres questions. Trois questions sont abordées :

« Question 1 : Quand l’utérus
est si sérieusement endommagé (par exemple lors d’un accouchement ou
d’une césarienne) que son ablation même totale est médicalement
indiquée (hystérectomie) pour prévenir un grave danger actuel pour la
vie ou la santé de la mère, est-il licite d’effectuer cette opération
en dépit de la stérilité permanente qui s’ensuivra pour la femme ?

« Réponse : Oui. »

« Question 2 : Quand l’utérus
(par exemple à cause de césariennes précédentes) se trouve dans un tel
état que, bien qu’il ne constitue pas en lui-même un danger actuel pour
la vie ou la santé de la femme, l’on prévoit qu’il ne sera plus capable
de porter à terme une future grossesse sans danger pour la mère, danger
qui pourrait s’avérer assez grave dans certains cas, est-il licite de
l’enlever (hystérectomie) pour prévenir cet éventuel danger futur
provenant d’une conception ?

« Réponse : Non. »

« Question 3 : Dans la
situation décrite ci-dessus au n° 2, est-il licite de remplacer
l’hystérectomie par la ligature des trompes (opération appelée
“isolement de l’utérus”), compte tenu du fait que l’on arrive au même
but préventif des risques d’une éventuelle grossesse, par une procédure
beaucoup plus simple pour le médecin et moins pénible pour la femme
et qu’en outre, la stérilité ainsi provoquée peut être réversible dans
certains cas ?

« Réponse : Non. »

Au n° 1, la seule présence de
l’utérus dans l’organisme constitue un danger grave et actuel pour la
vie ou la santé de la femme. L’objet de l’hystérectomie est alors
thérapeutique. Sa licéité morale se fonde sur le principe de totalité :
« Là où se vérifie la relation de tout à partie, dans la mesure
exacte où elle se vérifie, la partie est subordonnée au tout, celui-ci
peut, dans son intérêt propre, disposer de la partie »
(Pie XII, Discours au congrès d’histopathologie, 14 septembre 1952). La stérilité qui découle de l’ablation de l’utérus n’est pas voulue mais seulement tolérée.

Aux n° 2 et 3, les risques pour
la vie ou la santé de la femme ne résultent pas de l’utérus lui-même
mais d’une éventuelle grossesse future. L’objet de l’hystérectomie ou de
la ligature des trompes est alors la stérilisation. Or, « la
stérilisation directe —c’est-à-dire celle qui vise, comme moyen et comme
but, à rendre impossible la procréation— est une grave violation de
la loi morale et est, par conséquent, illicite »
(Pie XII, Discours aux sages-femmes italiennes, 29 octobre 1951). «
Nonobstant les bonnes intentions subjectives de ceux dont
l’intervention est inspi- rée par le soin ou la prévention d’une
maladie physique ou mentale que l’on prévoit ou que l’on craint comme
résultat d’une grossesse, une telle stérilisation demeure absolument
prohibée selon la doctrine de l’Église. »
(CDF, Quaecumque sterilizatio, 13 mars 1975, n° 1)

LE TEXTE DE 2018

La Réponse à un doute sur la licéité de certains cas d’hystérectomie du
10 décembre 2018 assume les réponses de 1993 et souligne leur
validité permanente. Elle se propose d’examiner certains cas
d’hystérectomie portés récemment à la connaissance de la CDF :

« Question : Lorsque l’utérus se trouve de
manière irréversible dans un état qui n’est plus adapté à la
procréation et que les médecins expérimentés ont la certitude qu’une
éventuelle grossesse conduirait, avant que le fœtus atteigne un état de
viabilité, à un avortement spontané, est-il licite de procéder à son
ablation (hystérectomie) ?

« Réponse : Oui, parce qu’il ne s’agit pas de stérilisation. »

Dans son commentaire, la CDF note que «
L’élément qui différencie de manière essentielle la question actuelle
est la certitude qu’ont les médecins expérimentés que la grossesse
s’interromprait spontanément, avant que le fœtus ne parvienne à un état
viable. »

Elle précise que « la
finalité du processus de procréation est de donner naissance à une
créature ; or, dans ce cas, la naissance d’un fœtus vivant n’est pas
possible du point de vue biologique. »

Elle en déduit que «
l’intervention médicale ne peut être jugée anti-procréatrice, car elle
se situe dans un contexte objectif où ne sont possibles ni la
procréation, ni, par conséquent, l’action anti-procréatrice. »

UNE SOURCE DE PERPLEXITÉ

Hélas, ce texte ne brille pas par
sa clarté. Certes, l’état de la femme est bien décrit : les médecins
ont acquis la certitude que l’utérus ne permet plus de mener à terme
une grossesse et de voir le fœtus atteindre le seuil de viabilité. En
revanche, les raisons qui poussent à pratiquer une hystérectomie ne sont
pas énoncées. Étrange !

Dans le document de 1993, les
questions précisaient avec soin le contexte et permettaient de saisir
si l’objet moral de l’opération était une thérapie (n° 1) ou une
stérilisation (n° 2-3). Le texte récent, par contre, évoque l’objet
physique de l’acte —l’ablation chirurgicale de l’utérus— mais ne révèle
rien de son objet moral.

Imaginons un moraliste interrogé
en ces termes : « Est-il moralement licite de couper de la viande ? »
A cela, le moraliste ne peut rien répondre, car seul l’objet physique
de l’action — couper de la viande— lui est décrit. Par contre, le
moraliste peut répondre sans retard dès que l’objet moral de l’action
est déterminé. Ainsi, décapiter un poulet pour le manger est licite
alors que couper la tête à son voisin est illicite.

Pour se démarquer du texte de 1993, le document récent se fonde sur deux arguments :

(1) les cas abordés en 2018 diffèrent de ceux évoqués en 1993 ;

(2) la procréation suppose que la grossesse ne puisse être menée à terme.

1. Pour que les nouveaux cas
d’hystérectomie diffèrent des anciens, il faudrait que les premiers ne
relèvent ni de la mutilation (n° 1), ni de la stérilisation (n° 2-3)
comme les derniers. Or les nouvelles indications d’hystérectomie
échappent difficilement aux soupçons de mutilation (a) et de
stérilisation (b) :

a. On parle de mutilation
coupable chaque fois qu’un organe est enlevé alors que sa présence ne
représente aucun danger grave pour la santé ou la vie de la personne.
Or l’ablation de l’utérus n’est ici justifiée par aucun risque pour la
santé ou la vie de la femme.

b. L’utérus a un rôle double
dans la pro- création : il facilite la progression des spermato- zoïdes
vers les trompes de Fallope, il permet l’implantation et le
développement de l’ovule fécondé. Enlever l’utérus c’est donc empêcher
aussi bien la fécondation que la gestation.

2. Pour écarter les soupçons de
stérilisation et d’action anti-procréatrice, il ne reste plus qu’un
remède : redéfinir la procréation. Celle-ci n’est plus définie à partir
de l’action des époux — poser les actes de soi aptes à la génération,
lesquels ne produisent pas toujours leur effet— mais à partir de
l’intention des époux — donner à naissance à un fœtus viable.

Abbé François Knittel, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X

Source : La Porte Latine

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Posted in Revue de presse | Tagged ablation, doctrine, export, Fallope, FSSPX, hystérectomie, Knittel, morale, mutilation, procréation, stérélisation, utérus

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