Cet après-midi du 17 janvier 2016 le pape François, après son temps de prière avec les migrants au moment de l’Angélus et le passage de la porte sainte de la basilique Saint-Pierre par ses 5000 invités extra-communautaires, sorte de sésame du nouveau monde, se rendra comme prévu à la synagogue.
Attendue avec joie, cette visite est un recul de plus de la primauté spirituelle de l’Église catholique sur le monde et les hommes. Préparée par la communauté juive de Rome et les services pontificaux, elle marquera un nouveau tournant dans les relations entre juifs et catholiques, tournant tout à l’avantage de la religion hébraïque. Les récents propos tenus par le grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, en avant-première de cette rencontre, sont là pour en témoigner.
Dans une interview accordée au journal israélien Haaretz, le rabbin a envoyé un message clair et précis au pape François : les chrétiens ne doivent pas essayer de convertir les juifs. C’est au pape, selon lui, d’adresser ce message aux fidèles catholiques du monde entier. Serait ainsi mis en pratique la nouvelle doctrine contenue dans le document conciliaire Nostra Aetate, doctrine qui a été renforcée par le récent document théologique sorti des caves du Vatican pour les 50 ans de ce décret de Vatican II et qui stipule bien que l’Église catholique ne doit plus avoir d’activité missionnaire envers les juifs.
« Si l’Église dit que le peuple juif doit être apprécié et respecté mais qu’elle l’écrit seulement dans un document théologique, peu de personnes comprendront le message. » a expliqué le rabbin. « Mais si le pape visite un endroit d’importance historique fondamentale comme la grande synagogue de Rome, alors le message d’amitié et de respect est clairement compris et manifesté. »
« Le Vatican soutient, affirme très justement le rabbin Di Segni, que les juifs sont encore le peuple élu, même si nous ne croyons pas en Jésus et que nous continuons à avoir un rôle dans ce qu’ils appellent le salut, même comme non-croyant en Jésus. Du point de vue pratique cela signifie que les juifs non pas besoin d’être convertis. Le judaïsme est considéré une religion qui fait partie de leur système religieux et mérite d’être respectée. »
Du point de vue pratique, le grand rabbin demande donc tout simplement au pape des catholiques, afin que cette nouvelle vision théologique des juifs, qui n’est pas catholique, soit comprise de par le monde, que la prière du Vendredi Saint pour la conversion des juifs encore en vigueur dans la forme du « rite extraordinaire », bien que remaniée déjà pour être plus acceptable par les juifs par Benoît XVI lui-même, soit dorénavant supprimée. Pas moins ! Question délicate mais primordiale pour le peuple juif qui estime que des relents d’anti-sémitisme perdurent toujours au sein de l’Église catholique malgré ses déclarations fraternelles, plus que fraternelles, de soumission, « aux frères aînés dans la foi ». Les repentances et les abdications des papes conciliaires ne seront jamais suffisantes : il en faut toujours plus, jusqu’à la disparition totale du petit reste de doctrine catholique survivante du camp d’extermination qu’est l’Église conciliaire. Donner leur une main, ce n’est pas le bras qu’ils prendront mais tout le corps !
Riccardo Di Segni est fermement décidé à en parler avec le pape lors de la visite de l’après-midi. Il a déjà quelques idées et conseils à donner au Vicaire du Christ, dont il donne la primeur à Haaretz :« Ce qui est en train d’arriver démontre donc que les documents, le dernier en date publié l’an dernier, n’ont pas été encore reçus de manière uniforme. Peut-être il s’agirait de mieux les divulguer, pour les faire arriver aussi dans les périphéries. » En un mot, ce sont les traditionalistes attachés à la messe tridentine, pauvres banlieusards en marge du catholicisme conciliaire, qui sont à rééduquer ! « Tous nous souhaitons que ces prières soient seulement une survivance folklorique. » (sic)
Pour mieux faire passer le message, ou plutôt l’admonition, la visite de François se fera en compagnie des membres de la communauté juive et d’une dizaine de survivants des camps de concentration, d’enfants des écoles, des commerçants du quartier, c’est-à-dire commerçants juifs. Peu de membres politiques et d’ecclésiastiques.
Certains autres sujets soi-disant conflictuels, alors que d’ores et déjà on peut se douter qu’avec le temps c’est l’Église qui fera marche arrière, sont en arrière-plan et ne seront pas évoqués même s’ils pèsent sur les « bons » rapports entre juifs et catholiques : la question relative à la béatification de Pie XII accusé par la communauté juive de ne pas avoir condamné assez fortement le nazisme et la question récente de l’accord diplomatique entre le Saint-Siège et l’État palestinien. Une lettre écrite par 71 rabbins de par le monde a d’ailleurs été envoyée au pape François pour qu’il revoit cette position diplomatique.
Si pour le rabbin De Segni ce pape « est très intéressant » et bien qu’« qu’on puisse parler avec lui », des efforts lui sont cependant demandés dans tous les domaines pour témoigner de sa bonne foi envers eux : il faut, par exemple explique le rabbin, que l’utilisation des termes offensants tel pharisiens soit reconsidérée car ils maintiennent les préjugés envers le peuple élu.
Comme on peut le voir, c’est la disparition de pans entiers de la doctrine catholique, prières, écrits, paroles, c’est une réécriture théologique, linguistique, liturgique et historique de la religion catholique, qu’imposent les juifs dans ce dialogue à sens unique depuis 50 ans. C’est à la création d’une nouvelle religion qui n’aura de nom que catholique qu’ils s’attellent avec la complicité d’ecclésiastiques oublieux des droits du Christ, nouvelle religion qui serait bien peut-être cette religion noachide théorisée par les rabbins talmudiques du XIXe siècle. En un mot, c’est à la disparition du catholicisme traditionnel qu’ils travaillent fermement, consciencieusement, et depuis le concile Vatican II, visiblement.
A la disparition de ce catholicisme qui a vu la conversion de juifs célèbres dont un bel exemple fut le grand rabbin Eugenio Zolli qui choisit le prénom d’Eugenio, lors de son baptême, en l’honneur du pape Pie XII et de son action protectrice en faveur de la communauté juive romaine et italienne durant la seconde guerre mondiale et l’occupation de Rome par les troupes allemandes. Mais là-aussi, c’est une autre histoire que nos papes conciliaires veulent mettre au placard.
En tout cas, avec de telles prémices, la visite de cet après-midi du 17 janvier 2016 signera certainement un autre abandon, une autre repentance, une autre abdication, pour l’humiliation encore et toujours de l’Église catholique et à travers elle de la civilisation chrétienne, déjà passablement attaquée par l’invasion migratoire dont c’est également aujourd’hui la journée de fête au Vatican !
Francesca de Villasmundo
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