Voyage apostolique au Mexique : le Christ-Roi et les Cristeros, les grands oubliés de François

Depuis vendredi soir 12 février 2016, le pape François a débuté son voyage apostolique au Mexique, terre des Cristeros.

Nombreux déplacements, rencontres, discours, homélies, messes ont jalonné les deux premières journées de celui qui se définit « comme missionnaire de miséricorde et de paix ». Rencontres avec les évêques, avec les autorités temporelles du pays, avec Notre-Dame-de Guadalupe de Mexico, avec les enfants malades, bains de foule et acclamations populaires…c’est en super-star, ultra-médiatisée, que le pape François visite ce grand pays d’Amérique Centrale, miné par la corruption, la drogue, une émigration sauvage vers le grand voisin américain, les États-Unis, une criminalité galopante, une pauvreté durable et un fort chômage, des jeunes surtout. 

Thèmes les plus récurrents, fils directeur et orientations sociaux-politiques, des différentes allocutions qu’a tenu François, métamorphosé en une super assistante sociale. Des Cristeros, du Christ et de son règne spirituel mais aussi temporel dans un pays où de nombreux martyrs ont versé leur sang dans un passé si récent pour ce Christ-Roi, ni allusion ni évocation ni rappel, si petit soit-il.

Non ! Au lieu de citer en exemple, pour redresser le pays, le grand sacrifice des Cristeros pour faire de cette terre mexicaine une nation pleinement chrétienne, seule véritable solution aux maux dont le Mexique souffre si profondément depuis maintenant des décennies, François ne fait qu’inviter les Mexicains « à être les premiers dans toutes les initiatives qui aident à faire de cette terre mexicaine bénie une terre d’opportunités (…) où il ne sera pas nécessaire d’émigrer pour rêver (sic!) ; où il ne sera pas nécessaire d’être exploité pour travailler ; où il ne sera pas nécessaire de faire du désespoir et de la pauvreté d’un grand nombre l’opportunité de quelques-uns ; une terre qui ne devra pas pleurer des hommes et des femmes, des jeunes et des enfants qui finissent, détruits, dans la main des trafiquants de la mort. »  A « un engagement dans lequel tous, en commençant par nous qui nous appelons chrétiens, nous devons nous consacrer à la construction d’une politique vraiment humaine et d’une société dans laquelle personne ne doit se sentir victime de la culture de rejet. »

Plus grave, il évoque un rêve de Dieu, un projet de Dieu,– étranges et curieuses paroles dans la bouche d’un pape – , qui peut se résumer ainsi : « nous sommes tous des enfant de Dieu » avec un droit imprescriptible à une meilleure vie, sans injustices ni inégalités terrestres, rêvé que le diable, selon François, veut empêcher de se réaliser !  Mais n’est-ce pas là plutôt le vieux rêve humaniste, maçonnique et révolutionnaire, qui a pour devise fraternité-liberté-égalité, que défend François ? Rêve d’un homme nouveau, délivré du péché originel et de sa misère peccamineuse, libéré de toute réparation envers son Créateur, affranchi de toute souffrance, maître absolu de son destin et créateur d’une civilisation anthropocentrique, nouveau jardin d’Éden, d’où le Christ-Roi est volontairement banni. 

Lors de son homélie au cours de la messe célébrée à Ecatepec, dimanche 14 février, François a fait de ce rêve et projet de Dieu  le but du Carême : «Le Carême est un temps de conversion parce que nous faisons quotidiennement l’expérience dans notre vie de la façon dont ce rêve est sans cesse menacé par le père du mensonge, par celui qui cherche à nous séparer, en créant une société divisée et qui s’affronte. Une société d’un petit nombre et pour un petit nombre. (…) Le Carême est un temps pour ajuster les sens, ouvrir les yeux devant tant d’injustices qui portent atteinte directement au rêve et au projet de Dieu. »

Depuis deux jours au Mexique, le pape François a oublié le Christ-Roi et ses Cristeros, véritables héros chrétiens de ce pays aux mains depuis longtemps des loges maçonniques qui les ont persécutés.  Il les a oublié ces saints du XXe siècle, il a oublié de prêcher le Christ-Roi, car tout entier dévoué à son rêve humaniste et naturaliste, anthropocentriste et universaliste, qui se résume dans cette phrase idéologique adressée aux autorités politiques et aux élites du Mexique : « Le Gouvernement mexicain peut compter sur la collaboration de l’Église catholique, qui a accompagné la vie de cette Nation et qui renouvelle son engagement ainsi que sa volonté de servir la grande cause de l’homme qu’est l’édification de la civilisation de l’amour.  » Vaste projet maçonnique s’il en est !

Ce sont d’autres mots, d’autres considérations surnaturelles, spirituelles, théocentriques, que l’humanité perdue, meurtrie, souffrante, attend du Vicaire du Christ : le rappel que la vie, pauvre ou riche, bonne ou mauvaise, n’est qu’un voyage, que le bonheur de la créature pécheresse sera dans la vision béatifique de Dieu-Amour au Ciel. Que la grande cause de l’homme est de faire son salut. Et que le Christ doit régner sur les nations pour qu’advienne la paix et se réalise une certaine justice sociale et économique. 

Tel est le projet de Dieu depuis la création du monde, n’en déplaise aux illusionnistes et faux-prophètes de notre temps !

Francesca de Villasmundo

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