Le catholique Stephan Bannon, l’homme qui porta Donald Trump à la Maison Blanche, a noué des contacts avec les principaux chefs nationalistes de l’Union européenne. De l’Italien Matteo Salvini, au Britannique Nigel Farage, en passant par la Française Marine Le Pen et jusqu’au Hongrois Viktor Orban, l’ex-conseiller de Donald Trump et ancien patron du site conservateur Breitbart, poursuit sa tournée du Vieux Continent, pour organiser la victoire des différents populismes identitaires de l’Union aux européennes de 2019.
Le champion des classes moyennes blanches
L’Italie qu’il qualifie de « nouveau centre du monde politique » reste avec la Hongrie, sa terre de prédilection dans ce combat puisqu’il ne cesse d’y revenir. Le champion des « classes moyennes blanches » se rendait hier, à l’invitation du parti souverainiste «Fratelli d’Italia» où le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, était bien présent.
«Si je suis venu ici aujourd’hui, c’est pour vous dire que tout est inextricablement lié. Le Brexit, Trump, les élections de mars 2018 en Italie font partie d’un tout» Source: rt
Au printemps, l’ex-conseiller de Donald Trump était venu à plusieurs reprises en Italie pour encourager une alliance entre les deux grands vainqueurs de l’élection du 4 mars, la Ligue de Matteo Salvini et le Mouvement 5 étoiles de Luigi Di Maio . Des efforts qui ont été couronnés d’un succès inattendu.
D’Orban à Salvini, les gouvernements identitaires chrétiens reçoivent M. Bannon
Steeve Bannon ne déclarait-il pas: « Il est clair que seuls ceux qui agissent commandent réellement en Europe. Comme Salvini en Italie, Orban en Hongrie, ou encore les dirigeants de l’ensemble du groupe Visegrad et des gens comme Seehofer en Allemagne.
En Hongrie c’est le Premier ministre Viktor Orban en personne qui avait reçu officiellement Stephan Bannon le mois dernier à Budapest. Et au début du mois de septembre Bannon avait été reçu par Salvini au ministère de l’Intérieur. Partout le dynamique Américain vient présenter son rassemblement des forces eurosceptiques, baptisé « the Movement », un mouvement anti-Soros, chargé d’unir les différents populismes de l’Union pour la bataille des Européennes de 2019 et de leur apporter l’aide financière et technique dont ils pourraient avoir besoin, dans le but d’asseoir la victoire « de la classe moyenne blanche » d’un Occident dont le déclin n’est pas fatal selon lui.
« La première chose est un rejet total de ce que les élites ont imposé à la civilisation occidentale. C’est pourquoi l’Italie est aujourd’hui le centre de l’univers politique », a-t-il lancé. L’ambition de l’ex-stratège de Donald Trump est d’engendrer une révolte populiste de droite à travers le continent grâce aux élections du Parlement européen en mai 2019.
Pour cela, il a annoncé cet été le lancement d’une fondation, baptisée « Le Mouvement », destinée à organiser les différentes formations de droite radicale et favoriser l’élection d’un groupe d’eurodéputés suffisamment fort pour bloquer l’action des forces traditionnelles.
« Avec +Le Mouvement+, et mes partenaires en Belgique (où sera installé son QG), nous allons construire un groupe et lorsque le président Trump aura battu le parti démocrate aux élections (de mi-mandat) en novembre, je passerai 80 % de mon temps en Europe en vue des élections européennes », a-t-il annoncé.
« Et si vous jugez que je peux vous faire gagner, alors je vous proposerai des sondages, des données analytiques… On installera des centres de crise, tout ce qui est nécessaire pour gagner des élections », a-t-il assuré. Le Point
Contre les oligarques de la finance
«N’oubliez pas une chose : le parti de Davos vous déteste, vous et ce que vous représentez». La crise à venir « fera paraître celle de 2008 comme un pique-nique dominical. Ce sera une crise de la dette, une crise monétaire », a-t-il assuré. Pour lui « le parti de Davos » [célèbre forum économique fermé] est le parti de la finance.
La crise « est le résultat de l’ incompétence [du parti de la finance]. Et « l’économie italienne, ne s’est jamais remise de cette cette crise ». « Si vous êtes un travailleur de la classe moyenne, les dix dernières années ont été les pires que l’on puisse imaginer », a-t-il poursuivi, « Et savez-vous combien de PDG, de banquiers, de politiciens sont allés en prison pour cela ? Aucun » . Le Point.
Par ailleurs, comme durant la campagne présidentielle américaine de M. Trump, Steeve Bannon abonde dans le désir de rapprochement des mouvement populistes avec la Russie; selon lui, les adversaires de Vladimir Poutine «le détestent plus qu’ils ne détestaient l’URSS».
« En Italie comme ailleurs nous en avons assez d’entendre dire que protéger notre nation, notre culture, c’est être raciste et xénophobe et anti-immigration, nous ne l’acceptons pas. » a-t-il encore martelé.
Issu d’une famille catholique irlandaise
M. Bannon a aussi insisté sur la crise démographique qui touche particulièrement l’Italie, où la moyenne d’âge est l’une des plus élevée du monde. « Les jeunes d’aujourd’hui (…) comprennent qu’ils ne peuvent pas programmer leur avenir », a-t-il avancé, ajoutant: « Pourquoi ne peut-on pas parler de démographie, du fait que les jeunes essaient de fonder une famille, de trouver un emploi sans être taxé de raciste, de xénophobe ? ».
Issu d’une famille catholique irlandaise, Steve Bannon a aussi profité de son séjour romain pour se rapprocher de l’institut catholique Dignitatis Humanae, un centre d’études dirigé par le cardinal américain Leo Burke, l’un des principaux contradicteurs conservateurs du pape François.
« Notre culture et notre civilisation nous ont été transmises depuis Athènes, Jérusalem et Rome à travers les siècles. Cela repose sur vos épaules », a-t-il conclu. Le Point
En 2016, Steeve bannon avait assimilé l’avortement à « l’Holocauste ». Selon Benjamin Harnwell, directeur de l’Institut Dignitas humanae que préside le cardinal Burke, Steeve Bannon collabore depuis quatre ans avec cet institut catholique conservateur, selon une information de l’agence Reuters.
Cette sollicitude du grand frère d’outre-atlantique n’est-elle pas un peu trop voyante pour les vieux peuples européens déjà pris dans les lacets de l’OTAN ? Car L’Italie compte plus de 100 bases militaires tant directement américaines que de l’Otan… Même si pour le moment aucune alliance n’a été formalisée entre les têtes de file populistes et l’ex-conseiller de Trump, la manière dont ce potentiel allié est reçu en Europe prouve que son approche ne laisse pas indifférent.
Pour la victoire de « la classe moyenne blanche »
Ce slogan de Bannon sonne comme un programme à la fois d’identité blanche et de classe. Un programme qui a une forte résonance aux USA, et, bien que les situations sociales issues de l’Histoire ne soient pas identiques d’un côté à l’autre de l’Atlantique, elles peuvent avoir leurs corolaires en Europe face à l’immigration musulmane de masse. Mais en France, M. Bannon pourrait-il employer une telle formule : « classes moyennes blanches » sans encourir les foudres de la loi ?
Le catholique Steeve Bannon semble se situer dans un courant des nations qui regrouperait les juifs conservateurs et les chrétiens face aux périls commun de « Grand remplacement » qui menacent leurs racines, leurs identités et leur pérennité ethnique alors que l’immigration de masse est promue par les européistes tout comme l’avortement qui vise plus particulièrement les populations de souche de plus en plus découragées à fonder des familles.
Voir aussi: Le goulag pour Marine Le Pen ?
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